Sous-marin argentin disparu : Un nouveau rapport indique que l’équipage du San Juan est mort instantanément

  • Dernière mise à jour le 11 décembre 2017.

Dans son dernier appel, le commandant du sous-marin argentin San Juan a annoncé son intention de « descendre à 40 m de profondeur pour entrer dans le local batteries, évaluer l’avarie et récolter des informations ». De nombreux marins argentins commencent à se demander si cette décision n’aurait été le premier pas vers l’explosion.

Il n’y a pas de réponses officielles, mais cette interrogation pourrait correspondre avec les conclusions d’un rapport du Bureau des Renseignements Navals de l’US Navy, qui a analysé le signal acoustique détecté le 15 novembre par l’Organisation du Traité d’Interdiction des Essais Nucléaires. Ce rapport conclut que le sous-marin a subi un écrasement mortel, qui a libéré une énergie similaire à l’explosion de 5,7 t de TNT, par 380 m de profondeur.

Le rapport a été rédigé par Bruce Rule, un analyste acoustique, et avance l’hypothèse que les 44 membres d’équipage sont morts instantanément, sans se rendre compte de ce qui se passait.

Le rapport conclut que le San Juan a coulé verticalement à une vitesse de 10 à 13 nœuds (18 à 24 km/h).

« Bien que l’équipage ait pu savoir que l’explosion était imminente, jamais il n’ont su qu’elle survenait. Ils ne se sont pas noyés, ils n’ont pas connu de douleur. La mort fut instantanée, » indique de façon lapidaire l’auteur du rapport.

Le rapport précise que le signal acoustique fut produit par l’écrasement de la coque épaisse du sous-marin San Juan, ce qu’on appelle une implosion, à une profondeur de 380 m. Le rapport estime que la coque fut « complètement détruite en approximativement 40 millisecondes, » soit « la moitié du temps minimum nécessaire pour que le cerveau humain ait la connaissance d’un événement. »

Il explique de plus que « l’énergie libérée par l’écrasement a été produite par la conversion quasi immédiate de la pression de la mer en énergie cinétique, » en un mouvement de piston de l’eau entrant dans la coque à une vitesse approximative de 2.900 km/h.

Le rapport ne tient pas compte de l’état du sous-marin, ni du grand carénage effectué entre 2009 et 2014. Il se contente d’analyser et d’interpréter les données acoustiques enregistrées lors de l’explosion. Il estime que le choc du sous-marin contre le fond de la mer « n’aurait pas produit un événement acoustique détectable à grande distance. »

L’explosion s’est produite à 10:58, le 15 novembre, 3 heures et demi après le dernier contact.

Source : La Nación (Argentine)