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Pour disposer d’une escadre digne de l’importance géopolitique du Brésil, la marine brésilienne a besoin d’un budget annuel situé entre 3.,2 et 3,4 milliards de réals (878 et 933 millions €), explique le commandant en chef de la marine, l’amiral d’escadre Eduardo Bacellar Leal Ferreira, lors d’une audition devant la commission des relations extérieures et de la défense nationale. Le contexte actuel de restrictions budgétaires, avertit-il, a entrainé de grandes difficultés. Le budget pour 2017 est de 2,34 milliards de réals (642 millions €), sans compter les impondérables.
« Nous avons besoin de 800 millions de réals supplémentaires par an pour que le Brésil ait une marine en accord avec ses besoins. Il est pratiquement certain que notre flotte de surface va disparaitre d’ici peu de temps, » a expliqué le commandant, révélant ainsi que la marine a été fortement affectée par les réductions budgétaires.
L’amiral Bacellar a affirmé que la marine brésilienne vit aujourd’hui une situation « extrêmement délicate et préoccupante, » malgré son personnel hautement qualifié grâce auquel elle continue d’assurer pleinement ses missions constitutionnelles.
« Il suffit de voir l’âge de nos frégates et de nos corvettes, » reconnait un sénateur. « C’est une défaillance gravissime. La situation actuelle est certes tranquille, mais nous ne savons pas de quoi l’avenir sera fait, ni ce qu’il peut arriver. » Fernando Collor, le président de la commission, a déclaré qu’il travaillerait avec les autres membres pour identifier des sources de financement supplémentaire.
Une des priorités importantes de la marine est le programme de sous-marins nucléaires. Le sénateur José Agripino a attiré l’attention sur l’importance scientifique du projet.
Développé en partenariat avec la France, la conception de base du sous-marin s’est terminée en janvier. La construction en elle-même devrait commencer en 2020.
« Un sous-marin nucléaire est une grande avancée pour nous, même s’il ne lance pas de missiles balistiques. Et même si ce n’est pas le moment le plus approprié pour le développer, c’est une nécessité stratégique, » a expliqué l’amiral.
L’amiral Bacellar explique que l’accord signé avec la France a été avantageux en ce qui concerne le transfert de technologies. Des centaines d’ingénieurs et de techniciens ont été formé en France.
« Mais pour le réacteur nucléaire, personne ne nous aide. Soit dit en passant, il y a des pays qui voudraient nous en empêcher, s’ils le pouvaient. C’est un grand défi pour nous, et nous continuons d’avancer, » a-t-il ajouté.
L’amiral a aussi souligné l’intérêt du programme nucléaire pour retenir dans le pays de jeunes scientifiques qui, « probablement travailleraient depuis longtemps à l’étranger s’il n’existait pas. »
En ce qui concerne l’action de la marine dans son ensemble, il a souligné l’importance de la protection des eaux territoriales pour le réseau Internet (dépendant des cables sous-marins) et pour le commerce maritime : près de 10% de tout ce qui est transporté dans le monde par voie maritime passe par les eaux brésiliennes.
Source : Poder Naval (Brésil)