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Depuis plus de 2 ans, le chef des services de renseignement de l’US Navy est touché par un handicap majeur : il n’est pas autorisé à accéder à la moindre information confidentielle. Le vice-amiral Ted “Twig” Branch a l’interdiction de lire, consulter ou entendre toute information confidentielle depuis novembre 2013. C’est à cette date que la Navy a été informée par le Département de la Justice que le nom de l’amiral était apparu dans une enquête sur un scandale géant de corruption, impliquant un sous-traitant étranger et certains membres de la Navy.
Craignant que l’amiral Branch soit mis en examen, les dirigeants de la Navy ont suspendu son habilitation pour les informations classifiées. Ils en ont fait de même avec l’un de ses adjoints, le contre-amiral Bruce F. Loveless, directeur des opérations de renseignement.
Plus de 800 jours plus tard, aucun des 2 hommes n’a été mis en examen ni, non plus, innocenté. Ils n’ont toujours pas le droit d’accéder à des informations classifiées.
L’amiral Loveless a été transféré à un poste moins sensible. Mais l’amiral Branch est resté à son poste. La situation est donc étrange, comme le serait celle d’envoyer un navire au combat alors que son commandant resterait à terre.
L’amiral Branch ne peut rencontrer d’autres responsables du renseignement pour discuter d’opérations sensibles ou être informé par ses subordonnés sur les activités de sa propre agence. Pour qu’il puisse simplement entrer dans le bureau de ses adjoints, pour respecter les règlements, ils doivent au préalable effectuer une fouille complète du bureau pour s’assurer que les documents confidentiels sont bien enfermés dans un coffre.
Le sujet est sensible pour l’état-major de la Navy, qui a essayé, au moins par 2 fois au cours des 14 derniers mois, de le remplacer. Son remplaçant doit être confirmé par le Sénat. Après ces 2 échecs, il n’y a plus d’indication de nouvelle tentative.
Le contre-amiral Dawn Cutler, porte-parole de la Navy, explique que l’enquête sur Branch et Loveless « n’a pas eu de conséquences sur la capacité de la Navy à mener ses opérations. » Elle explique que les 2 amiraux effectuent des tâches administratives pendant que leurs adjoints civils et militaires traitent les aspects confidentiels de leurs fonctions.
En privé, des responsables de la Navy reconnaissant que réagir aux retombées de l’enquête a été un cauchemar. Ils n’auraient jamais envisagé que l’affaire se poursuive aussi longtemps.
« On nous avait laissé entendre que cette affaire serait réglée rapidement, » explique un haut-responsable. « Nous n’avons aucune information sur l’amiral Branch, en bien ou en mal. Jusqu’à ce que cela soit réglé, nous sommes bloqués. »
Une source proche de l’enquête indique que plus d’une centaine de personnels de la Navy font toujours l’objet d’une enquête.
Même si l’amiral Branch était innocenté dès demain, il devrait attendre très longtemps avant de retrouver son habilitation.
Des responsables du Pentagone expliquent que son habilitation ne pourrait lui être restituée que par le Central Adjudication Facility, une procédure qui prend généralement des mois.
Source : Washington Post (Etats-Unis)