S-80 : Le sous-marin ensorcelé

  • Dernière mise à jour le 17 avril 2015.

La construction des nouveaux sous-marins S-80 pour la marine espagnole est quelque chose que le chantier naval Navantia de Carthagène prend très au sérieux. Ce qui est en jeu, c’est rien de moins que la continuité de la force sous-marine espagnole, puisqu’elle risque de se retrouver — au moins pendant quelques années — sans sous-marin ou avec un sous-marin opérationnel. A cela s’ajoute le prestige de l’industrie navale espagnole qui s’est lancée, pour la première fois en solitaire, dans la construction d’un sous-marin, et enfin l’emploi des milliers de personnes qui travaillent pour Navantia ou ses sous-traitants.

Premier bloc du S-80

Depuis le début, le projet semble ne pas avoir de chances. La préoccupation actuelle est qu’il ne rencontre aucun nouvel obstacle, qui entraîne de nouveaux retards, une préoccupation encore plus évidente au sein de la marine espagnole. Il y a 2 ans, des erreurs de conception ont été découvertes dans les plans du sous-marin, qui était trop lourd. Cela a nécessité d’ajouter une section de coque de 8 m de long, la longueur totale du sous-marin atteint désormais les 80 m.

Après ces antécédents, le projet se retrouve encore une fois dans une situation grotesque, mais qui ne doit cette fois-ci rien à Navantia : 70 batteries destinées au nouveau sous-marin, d’une valeur de 469.000 € ont été volées ! Elles ont été récupérées par la Guardia Civil au cours d’une opération qui a conduit à l’arrestation de 5 personnes dont le responsable d’entreprises de recyclage de Zaragoza.

Les batteries ont été volées dans un entrepôt d’El Burgo de Ebro (Zaragoza). Le vol des batteries, pesant chacune 600 kg, a été découvert lorsque la police locale a intercepté le 25 mars dernier un camion transportant les batteries, et dont le chauffeur ne pouvait expliquer la provenance.

Le reste des batteries volées, dont peu d’entreprises pouvaient effectuer le recyclage, ont été localisées dans 3 entreprises de Bilbao, Soria et Zaragoza. Ces 3 entreprises les avaient achetées 14.000 € aux voleurs, sans se poser de questions sur la provenance de ces batteries aux caractéristiques pourtant très particulières.

Source : La Opinión de Murcia (Espagne)