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Au début de cette année, le nouveau porte-avions indien, l’INS Vikramaditya, a traversé la mer d’Arabie après un voyage de presque 15.000 km depuis la Russie. Depuis la Méditerranée, il n’était accompagnée que par une seule frégate de la classe Talwar. Mais pour la dernière partie du voyage, le Vikramaditya a été rejoint par une armada de bâtiments indiens.
Il ne s’agissait pas de célébrer son arrivée, mais de sécurité opérationnelle. Les meilleurs bâtiments de la marine indienne sont de façon inquiétante incapables de détecter les sous-marins modernes, comme les Agosta 90B du Pakistan. La flottille a donc été chargée d’escorter le Vikramaditya pour qu’il rejoigne en toute sécurité son port-base.
La raison de cette incapacité de détecter les sous-marins ? Le ministère indien de la défense a constamment refusé l’importation de sonars remorqués actifs, un senseur permettant de détecter les sous-marins dans les eaux chaudes et peu profondes, comme celles de la mer d’Arabie. Sans sonar remorqué actif, les navires indiens les plus modernes, 25 destroyers, frégates et corvettes construits ou achetés depuis 1997, seraient impuissants dans un éventuel conflit. Des sous-marins ennemis, patrouillant sans être détectés, peuvent détruire les navires indiens avec leurs torpilles d’une portée de 50 à 80 km.
L’importation des sonars remorqués actifs est bloqué depuis le milieu des années 90 parce que le DRDO (Defence Research and Development Organisation) développait un sonar remorqué actif de conception locale baptisé Nagan. En 2012, le projet Nagan a été officiellement annulé et le DRDO a commencé à travailler sur un autre système baptisé ALTAS. Ce dernier n’est toujours pas opérationnel.
Pendant ce temps, 2 générations de navires naviguent avec un espace vide dans lequel le sonar remorqué actif sera, un jour, installé. Jusque là, ces bâtiments n’ont qu’une capacité sonar limitée, fournie par une antenne remorquée passive relativement inefficace et un sonar de coque, le HUMSA.
En 2009, réagissant à une marine furieuse, le ministère avait enfin consenti à acheter sonars actifs remorqués à une compagnie allemande, Atlas Elektronik GmbH. Mais comme c’est généralement le cas en Inde, les concurrents évincés ont déposé une plainte pour de supposées erreurs et le contrat a été bloqué.
Après que le ministère ait jugé que 4 plaintes successives étaient sans fondement, le comité indépendant de surveillance a examiné les allégations en mars dernier. Il a confirmé que le processus était clair et sans tache, et a suggéré que l’achat soit accéléré. Pourtant, le ministre de la défense, A K Antony, continue de bloquer le contrat.
Source : Business Standard (Inde)