Désengagement d’Afghanistan : une “manœuvre logistique” bien huilée

  • Dernière mise à jour le 9 octobre 2012.

A la suite de la décision prise par le président de la République, les armées rapatrient progressivement hommes et matériels. Si pour les hommes, la voie aérienne est la simple à mettre en œuvre, pour le matériel, le retour vers la métropole est plus compliqué à organiser.

L’Eider, navire affrété par la marine nationale

Tous les 2 mois, un navire affrété par les armées, l’Eider, appareille de Toulon en direction d’Abu Dhabi. Ses cales sont remplies de tout le matériel nécessaire pour que les militaires déployés sur les différents théâtres puissent continuer à accomplir leur mission : remplacement d’équipements défectueux, pièces de rechange, ...

Le déchargement ne doit pas tourner au casse-tête

L’Eider n’embarque pas de matériel que vers Abu Dhabi. Sur le chemin, il dessert aussi Beyrouth (forces françaises participant à la FINUL) et Djibouti. Parfois, il prolonge son voyage vers La Réunion et Mayotte. Chaque rotation dure environ 2 mois.

Un véhicule du génie débarque du navire

D’autres navires affrétés effectuent des rotations similaires à destination des forces déployées dans les Antilles ou dans le Pacifique.

Sur le chemin du retour, l’Eider repasse par ces mêmes ports, et embarquent les équipements (conteneurs ou véhicules) rentrant en France.

Les voyages de l’Eider ne sont que la partie émergée de l’iceberg, un long travail de préparation, de suivi effectué par une petite équipe de 3 personnes dépendant directement de l’état-major des Armées. Il s’agit d’accomplir les différentes formalités — les mêmes que pour tout navire de commerce — à commencer par les formalités douanières. Car, aussi étonnant que cela puisse paraitre, le matériel militaire passe par les douanes.

Un porte-conteneur hissé sur le pont supérieur
Il y a même des hélicoptères
Il faut organiser la circulation devant le navire

Il faut aussi organiser le plan de chargement du navire. Conteneurs ou véhicules, des précautions sont à prendre : séparer ceux transportant des matières dangereuses, tenir compte de l’encombrement, des éventuelles difficultés à l’embarquement ou au débarquement...

Un engin très peu manoeuvrant
Un engin très peu manoeuvrant
Déplacement à petite vitesse pour cette Gazelle

A chaque arrivée dans un port, que ce soit Toulon, Beyrouth, ou ailleurs, des spécialistes de l’armée de terre sont là pour effectuer le chargement ou le déchargement : c’est le 519è Groupement de Transit Maritime. Ce régiment est unique en son genre (même en Europe !). Son personnel est composé de spécialistes qui savent tout autant utiliser leur arme qu’arrimer des conteneurs, conduire des engins de manutention, des grues portuaires...

Un véhicule porte-conteneur
Un véhicule porte-conteneur
Un véhicule porte-conteneur

Une fois déchargé à Toulon, le matériel est acheminé, en général par camions, parfois en train, vers sa destination : l’unité pour les conteneurs, un des centres de maintenance de l’arme du matériel pour les véhicules. Il peut y avoir une vingtaine de destinations différentes.

Un camion débarque de l’Eider
Des véhicules de l’avant blindés sont descendus du pont supérieur

Mais avant d’être acheminé, il faut encore effectuer quelques formalités qui, au total peuvent jusqu’à 5 semaines : dédouanement, contrôle de commandement.