L’industrie militaire russe se révolte

  • Dernière mise à jour le 21 octobre 2011.

Les chantiers navals russes refusent de construire des sous-marins pour le prix offert par le ministère de la défense.

Alors que les constructeurs de missiles et d’avions ont finalement accepté les termes proposés par le ministère, les chantiers navals refusent toujours les conditions financières du ministère. La principale raison est les couts importants et l’impossibilité de prédire liées à la construction de sous-marins.

Selon RIA Novosti, le budget proposé par le ministère est inférieur de « plusieurs dizaines de milliards de roubles » (10 milliards de roubles = 230 millions €) aux demandes de l’United Shipbuilding Corporation.

Cependant, le ministère de la défense a mis beaucoup de temps pour se mettre d’accord avec les autres producteurs de matériels militaires.

L’United Aircraft Construction Corporation a longtemps refusé de terminer la construction de 11 chasseurs YAK-130 pour le prix proposé par le ministère. Le prix propose ne correspondait pas aux couts de construction des appareils, a indiqué une source proche de l’industriel.

Les négociations ont aussi été difficiles avec le Moscow Institute of Heat Energy, la compagnie publique qui construit le missile Bulava, le missile destiné aux SNLE de la classe Borey.

La situation des chantiers navals diffère cependant des autres secteurs militaires. Selon une source du complexe militaro-industriel, le ministère de la défense a dû payer 50 milliards de roubles pour le 1er sous-marin de la classe Graney, le “Severodvinsk”, alors que le 2è, le Kazan, coutera beaucoup cher. C’est plus de 2 fois le prix des SNLE de la classe Borey. Le ministère de la défense veut construire un total de 10 sous-marins de la classe Graney d’ici 2020. Cela représente à lui seul, 5% du budget de la défense sur la période.

Le chantier naval Sevmash de Severodvinsk, qui construit les nouveaux sous-marins, explique qu’il ne peut pas produire les sous-marins pour le prix offert par le ministère.

En aout dernier, un représentant d’United Shipbuilding Corporation avait déclaré à Vedomosti, que les 3 chantiers navals, Sevmash, Zvezdochka et celui de l’Amirauté à St-Pétersbourg, étaient sur le point de faire faillite en raison d’un financement insuffisant par les autorités de défense. Si le ministère ne prend pas les mesures nécessaires, les chantiers ne pourront pas payer leurs salariés et la construction de 13 bâtiments importants, pour un total de 40 milliards de roubles, sera bloquée, a indiqué la source.

De son côté, le ministère de la défense insiste pour que les 3 chantiers réduisent leurs couts et améliorent leur efficacité. Sinon, les conséquences vont suivre, a prévenu le tout nouveau ministre de la défense, Aleksandr Sukhorukov. Il a confirmé le renvoi de Nikolai Kalistratov, le dirigeant de Sevmash, parce que le chantier n’arrivait pas à terminer les travaux selon les exigences du ministère. Et d’autres dirigeants de l’industrie de défense ont aussi été renvoyés pour la même raison.

Source : Barents Observer (Norvège)