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Les sous-marins diesel ont la capacité de naviguer en eaux peu profondes et sont très discrets. Cela peut les rendre très intéressants pour d’autres pays mais ils ne répondent pas aux exigences américaines de projeter et soutenir des forces au-delà des eaux cotières, selon le commandant des forces sous-marines de la Navy, le contre-amiral William Hilarides.
La Navy s’oppose depuis longtemps à l’achat de sous-marins diesel, expliquant que les sous-marins nucléaires sont meilleurs. Le sujet est revenu lorsque Hilarides a effectué une présentation des sous-marins à des journalistes au Navy Yard Washington, le 17 avril dernier.
“Si la mission était de défendre nos côtes, alors un sous-marin diesel pourrait être un bon équipement. Mais nous projetons nos forces à l’autre bout de la planète et nous avons besoin qu’ils restent là-bas pendant de longues durées,” a indiqué Hilarides.
Il a déclaré que les capacités à courte portée des sous-marins diesel pouvaient correspondre aux besoins de pays qui effectuent des opérations navales à proximité des côtes. Un des pays cité en exemple par Hilarides est Taiwan, qui envisage depuis quelques années d’acquérir 8 sous-marins diesel auprès des Etats-Unis.
Alors que la flotte sous-marine des Etats-Unis s’élève actuellement à plus de 50 sous-marins nucléaires, il ne lui reste plus qu’un seul sous-marin diesel, le Dolphin (AGSS-555). Le Dolphin est exclusivement utilisé pour la recherche. La Navy a décidé en 1956 de stopper la construction de sous-marins diesel et a désarmé en 1990 le dernier sous-marin diesel utilisé pour des opérations standards, selon l’édition Mars 2006 de Proceedings [1].
Mais tout le monde n’est d’accord sur le fait que la Navy devrait ignorer les sous-marins diesel de coté. L’écrivain et analyste Norman Polmar indique que les capacités furtives et à courte portée des sous-marins classiques ajouteraient des capacités dont les Etats-Unis ont besoin.
“Je penserai certainement aux opérations spéciales... spécialement quand il s’agit des eaux peu profondes autour de la Corée ou de certains autres pays dans le Pacifique, un petit nombre de sous-marins diesel basés au Japon pourraient être très efficaces,” a-t-il déclaré à Inside the Navy. Polmar a souligné que des sous-marins nucléaires seraient aussi efficaces pour des missions anti-sous-marines et des projets de recherche et développement.
Il a insisté sur l’efficacité des sous-marins classiques qui disposent de propulsion AIP [2]. Polmar déclare que, même si les sous-marins nucléaires peuvent être plus efficaces que leurs équivalents classiques dans beaucoup de domaines, les sous-marins classiques sont souvent moins détectables que les nucléaires. Même les Etats-Unis ont du mal à détecter les sous-marins classiques, indique Polmar. Il souligne que mettre à terre une poignée de commandos est plus intéressant avec un navire de 35 hommes d’équipage qu’avec un vaisseau de 18.000 tonnes et un équipage de 140 marins.
“Les Etats-Unis ne peuvent pas détecter les sous-marins classiques lorsqu’ils sont sur leur batterie,” précise-t-il. “Il est très difficile de les trouver, et c’est presqu’impossible dans des opérations cotières. C’est pourtant là que nous allons être dans le futur.”
Hilarides reconnaît que les sous-marins diesel sont souvent plus silencieux une fois qu’ils ont atteint leur destination, mais envoyer un sous-marin diesel dans sa zone d’opération et l’entretenir une fois qu’il s’y trouve peut être un problème.
“Un sous-marin diesel posé au fond est relativement silencieux, mais il doit réussir à s’y rendre et, une fois qu’il s’y trouve, il a besoin de soutien,” indique-t-il.
Hilarides et Polmar ne sont pas d’accord non plus sur le coût des sous-marins classiques.
L’amiral prétend qu’un sous-marin diesel coûterait 1 milliard de $ pour la coque et l’installation de matériel moderne américain à bord. Comme les sous-marins nucléaires coûtent environ 2.4 milliards, Hilarides suggère que l’économie réalisée n’est pas évidente.
“Cela serait du 2 pour 1... si on devait acheter des sous-marins comme ça,” déclare-t-il. “Et nous perdons la possibilité de les déployer sans délai partout dans le monde en toute discrétion.”
Polmar indique que le coût d’un sous-marin classique serait moins élevé. Il envisage que le premier de la série coûte environ 500 millions et que le coût “diminue ensuite rapidement.”
Des sous-marins bon marché seraient utiles, indique-t-il, prédisant que la Navy ne sera pas capable d’attendre son objectif de réduire à 2 milliards par unité le prix de ses sous-marins nucléaires de la classe Virginia.
“Le coût des SNA, le prix de l’entraînement de leurs équipages, le coût du traitement de leurs cœurs nucléaires et l’entretien des sous-marins eux-mêmes... le prix est simplement faramineux,” explique-t-il.
Polmar explique que le département de l’Energie prendre à sa charge le coût du combustible nucléaire, donc le prix de l’énergie n’apparaît pas dans le budget de la défense, rendant le prix de revient des sous-marins nucléaires inférieur à ce qu’il est réellement.
Par Christopher J. Castelli
[1] L’équivalent américain de Flottes de Combat.
[2] AIP : air independent propulsion Propulsion indépendante de l’atmosphère.
Source : Military.com