Un sous-marin furtif devrait donner un avantage caché aux SAS de la Royal Navy

  • Dernière mise à jour le 2 avril 2006.

Un nouveau sous-marin britannique, télécommandé et sans équipage, pourrait transformer la manière dont le Special Boat Service de la Royal Navy espionne les plages et les zones de débarquement.

Le sous-marin de poche “Talisman” peut être pré-programmé ou commandé à distance pour rassembler des images, des signaux ou des renseignements. Il peut ensuite aller détruire les cibles qu’il a identifié.

Il peut aussi être équipé de missiles ou d’autres sous-marins beaucoup plus petits qu’il peut envoyer reccueillir des renseignements ou rechercher et identifier des cibles.

BAE Systems, qui a développé le “Talisman”, a indiqué que le sous-marin de poche serait idéal pour des opérations commandos. Il pourrait aussi être utilisé pour protéger les côtes et des installations comme des plateformes pétrolières.

“Si vous pensez aux missions probables, il est plus qu’évident qu’elles seraient clandestines,” indique Andy Tonge, responsable du projet “Talisman”. “La probabilité que quiconque réussisse à le détecter est très, très faible.”

Les détails sur le projet de “véhicule sous-marin autonome” [1] “Talisman”, jusque là extrêmement confidentiels, ont été révélés la semaine dernière en Jordanie lors d’une conférence sur les opérations spéciales à laquelle assistaient des représentants des principales forces de commandos du monde.

Le sous-marin de poche “Talisman” de BAE Systems, qui est passé du stade de simple concept à celui d’un système fonctionnel en moins d’un an, utilise afin de réduire les probabilités de détection des technologies de furtivité développées pour l’aviation militaire.

Sa coque de 4,6 mètres et ses compartiments internes, qui abritent la charge utile et l’électronique embarquée, sont fabriqués en fibres composites de carbone, lui donnant sa furtivité et sa facilité de manoeuvre.

Il utilise des moyens de communication par satellite ou par sonar (acoustique sous-marine) pour les liaisons avec son contrôleur. Il pèse juste un peu moins de 2 tonnes.

Alimenté par des batteries, il peut rester opérationnel pendant environ 24 heures mais cette durée peut être fortement augmentée si des générateurs diesel sont utilisés pour recharger les batteries.

Le “Talisman” peut être lancé jusqu’à 50 milles des côtes par une frégate ou un avion de transport militaire comme le Hercule C130. Mais la couverture idéale pourrait être un sous-marin plus gros.

BAE Systems construit pour la Royal Navy le nouveau sous-marin d’attaque Astute qui pourrait être un excellent véhicule pour le lancement. On s’attend à ce que la Royal Navy transforme l’Astute en sous-marin multi-missions. L’Astute “à tout faire” pourrait être capable de lancer des missiles nucléaires Trident et des missiles de croisière TLAM, de recueillir du renseignement et de lancer des opérations commandos.

Le “Talisman” ne pourrait pas remplacer le véhicule de transport de nageurs de combat du SBS, qui est utilisé pour déployer des troupes, mais il pourrait réduire le niveau de risque en améliorant le recueil de renseignement et en enlevant les obstacles comme les mines. Le commandant du SBS, le Lieutenant-Colonel Richard van der Horst, est mort il y a un an après avoir épuisé son oxygène alors qu’il essayait de sortir d’un véhicule de transport de plongeurs de 4 places.

Le “Talisman” a effectué des essais secrets le long des côtes du Royaume-Uni, tous ont été couronnés de succès, a annoncé BAE Systems la semaine dernière.

Notes :

[1AUV : autonomous underwater vehicle

Source : The Sunday Times