En 2011, le Centre d’Instruction Naval (CIN) de (…)
Dimanche 16 janvier au soir : je découvre la base navale (…)
Le secrétaire d’Etat britannique à la défense a proposé une force de dissuasion nucléaire développée et mise en œuvre en commun par la Grande-Bretagne et la France pour remplacer les forces purement nationales actuelles. Cette décision permettrait à la Grande-Bretagne d’économiser des dizaines de milliards £ et changerait sa stratégie de défense.
Cette proposition de Nick Harvey a été faite devant des experts militaires français, réunis cette semaine à la résidence de l’ambassadeur de France. Harvey a indiqué que l’idée avait été accueillie chaleureusement.
Actuellement, la Grande-Bretagne maintient au moins un de ses sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) en permanence à la mer, dans une posture opérationnelle connue sous le nom de dissuasion permanente à la mer.
Actuellement, la France et la Grande-Bretagne disposent chacune de 4 SNLE, chacun armé pendant les patrouilles de 16 missiles balistiques et d’au moins 40 têtes nucléaires. Les budgets militaires des 2 pays font face à d’énormes pressions.
La Grande-Bretagne a décidé d’attendre les prochaines élections, en 2016, pour savoir comment remplacer sa flotte actuelle de SNLE.
Pour Harvey, « la Grande-Bretagne doit revoir la manière dont elle peut entretenir sur le long terme la capacité d’une dissuasion permanente à la mer. Entretenir cette capacité coute très cher. Il pourrait être intéressant de poursuivre dans cette voie en se coordonnant avec la France, soit avec 3 SNE britanniques comme proposé, contre les 4 actuels. »
« Nous devrions pouvoir faire alors d’énormes économies. »
L’idée, qui doit encore être accepter par le ministre de la défense, Liam Fox, va probablement provoquer la colère du parti Conservateur, en partie à cause de la crainte de la perte de souveraineté nationale.
Harvey précise « Nous pourrions conserver des commandements opérationnels séparés. Il est improbable que nous rencontrions des circonstances dans lesquelles la Grande-Bretagne ferait face à une menace nucléaire extérieure qui ne toucherait pas en même temps les intérêts nationaux de la France. »
« Il est tout à fait possible que les Français et les Britanniques travaillent ensemble sur la recherche et le développement de nouveaux sous-marins, donc de diviser environ par 2 les couts de développement. Sur une durée de 25 ou 30 ans, les économies potentielles s’élèveraient à plusieurs milliards £. »
L’idée d’une dissuasion commune avait été évoquée par le passé par le président Sarkozy avec Gordon Brown, mais le premier ministre britannique de l’époque avait rejeté l’idée, craignant une réaction négative sur la perte de l’indépendance britannique.
Harvey est un Libéro-Démocrate. Même si son parti a signé avec les Conservateurs un accord de gouvernement de coalition, les Libéro-Démocrates conservent une position distincte sur la question de la dissuasion nucléaire.
Source : The Guardian (Grande-Bretagne)