L’origine de la contamination au plomb des sous-marins canadiens reste inconnue

  • Dernière mise à jour le 12 mars 2006.

Il n’y a aucune explication àla contamination par le plomb des sous-marins canadiens, déclarent les experts britanniques qui les ont construits et exploités.

HMCS Windsor
Arrivée àHalifax du HMCS Windsor en décembre dernier.

Les réparations ont été stoppées à bord du HMCS Victoria, basé sur la côte Pacifique, après que des taux de plomb inacceptables aient été détectés. Des niveaux élevés de cette substance ont aussi été trouvés sur le HMCS Corner Brook à Halifax et des mesures sont effectuées sur le HMCS Chicoutimi, le sous-marin qui avait pris feu lors de son voyage inaugural en octobre 2004.

Les 3 sous-marins, de même que le HMCS Windsor, avaient été mis sous cocon par la Royal Navy en 1994 et loués au Canada en 1998.

Charles Rowntree était le responsable du navire au chantier de Barrow-in-Furness lors de la construction du HMS Upholder, le nom d’origine du Chicoutimi. Il a suivi la construction, les vérifications, les essais et l’admission au service actif du sous-marin entre 1988 et 1990. Il a été aussi consulté lors de la réactivation du Upholder pour la marine Canadienne en 1998.

"C’est très étrange. Le seul plomb à bord est le lest, et il est recouvert par du plastique. Nous n’avons utilisé aucune peinture au plomb parce que c’est illégal. Le lest se trouve dans la quille et dans certains réservoirs, mais tous à l’extérieur du sous-marin," indique M. Rowntree.

"Le seul lest interne dont je me souviens se trouvait dans le ballast 4 tribord sous le mess. Mais je crois qu’il a été déplacé lors de la refonte.

"Le plomb est couramment utilisé comme lest mais il est recouvert de plastique afin de pouvoir être manipulé sans danger. Il n’y a aucun autre problème."

Ron Hiseman a été "responsable des armes" pendant les 6 premiers mois du Upholder. Il avait auparavant participé, dès 1985, à la prise en main du sous-marin par la Navy. Lui-aussi est incapable d’expliquer comment une contamination au plomb a été détectée à bord des sous-marins.

"Cela me surprend beaucoup," dit-il. "Il y a un registre des matériels contaminés (qui sont) autorisés à bord et ce qui ne l’est pas. Nous l’avons toujours respecté et je suppose que les Canadiens le respectent. La majorité du plomb est à l’extérieur et le reste dans des réservoirs scellés.

"Ce n’est pas quelque chose qu’ils doivent surveiller puisque tout est vérifié avant de partir en mer. Je ne sais pas comment vous pouvez avoir du plomb. Cela n’avait jamais été un problème avant."

M. Rowntree a indiqué que les sous-marins seraient idéaux pour le projet du Premier Ministre Canadien, Stephen Harper, d’affirmer la souveraineté Canadienne dans le Grand Nord. "Aller sous la glace est un problème pour n’importe quel sous-marin classique - vous avez besoin du nucléaire. Mais pour patrouiller et se tapir en silence, ces sous-marins sont les meilleurs au monde."

Des responsables de la marine seraient en train d’évaluer ce qu’il faut faire à propos du HMCS Windsor, qui a quitté Halifax la semaine dernière avec d’autres navires canadiens. Le sous-marin a un équipage complet à bord qui nettoie régulièrement le navire, ce qui, pense-t-on, est le meilleur moyen d’éviter toute exposition.

Une explosition avait touché le 4 octobre 2004 le HMCS Chicoutimi en pleine Mer d’Irlande. De la fumée toxique avait provoqué le décès du Lieut. Chris Saunders, 32 ans. Le sous-marin est resté à la dérive dans une mer formée avant d’être remorqué au port.

Les réparations ne devraient pas être terminées avant 2007, juste un an avant la mi-vie du navire.

La Grande-Bretagne a dépensé environ 500 millions de £ (1 milliard de $) pour construire chaque sous-marin mais le Canada n’a payé que 511 millions de $ pour les 4. Au total, entre l’achat et les réparations, les sous-marins reviendraient maintenant à environ 1.2 milliard de $.

Source : The ChronicleHerald (Canada)