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Les essais du RSM-56 (SS-NX-30) Bulava, un missile balistique à propergol solide lancé depuis un SNLE, devraient reprendre à la fin septembre. Sur les 12 tests déjà effectués, seuls 3 sont un succès complets et 2 autres peuvent être qualifiés de réussite partielle.
Le ministre russe de la défense, Anatoly Serdyukov, qui est actuellement aux Etats-Unis, a déclaré que Moscou serait forcée de revoir tout le système de production et de contrôle qualité du Bulava en cas de nouvel échec.
Un tir raté du Bulava, le dernier à ce jour, avait été effectué le 9 décembre 2009. Les dates suivantes annoncées pour la reprise des essais ont été à chaque fois repoussées. Selon la presse russe, le fabricant du missile Bulava, Votkinsk, continue d’identifier et de corriger des défauts de fabrication.
La déclaration du ministre de la défense soulève les questions suivantes : – Quelles mesures peuvent être prises pour corriger la situation du programme Bulava en cas de nouvel échec ? – La Russie peut-elle choisir un autre missile pour ses SNLE ?
Des spécialistes ont expliqué les problèmes du Bulava par des défauts de fabrication et un contrôle qualité insuffisant. Cette situation est la conséquence de l’état déplorable de l’industrie militaire russe après l’effondrement de l’Union Soviétique en 1991 et l’annulation de nombreux programmes militaires prometteurs.
Après que la Russie ait relancé certains de ces programmes, elle a fait face à un important déclin dans la gestion et l’éthique de la production.
De plus, le Moscow Institute of Thermal Technology a développé le missile Bulava sans tirer parti de l’expérience des missiles précédents, seulement de certaines solutions utilisées dans le missile Topol-M (SS-27 Sickle B).
Il va falloir beaucoup de temps et d’effort pour revenir sur les rails. Cela peut être réussi en améliorant la production et le système de contrôle qualité, en coordonnant mieux la coopération entre fournisseurs et fabricants et en faisant un effort beaucoup plus important pour résoudre les problèmes de ressources humaines.
Toute l’industrie militaire russe, et Votkinsk en particulier, sont désespérément à la recherche de spécialistes, jeunes et compétents.
Quant l’éventualité d’un missile alternatif, la situation s’est dégradée en 2007. A cette époque, seul un SNLE du projet 955 Borei (le Yury Dolgoruky) a été construit et mis à l’eau. Les SNLE de la classe Borei seront équipés des missiles Bulava.
Deux autres sous-marins du même type, l’Alexander Nevsky et le Vladimir Monomakh, en étaient aux premiers stades de la construction. A la même époque, les spécialistes discutaient de la possibilité d’équiper les SNLE du Projet 955 de missiles Sineva, actuellement installés sur les SNLE modernisés du projet 667 BDRM (classe Delta IV).
Il s’agissait d’une possibilité intéressante, d’autant plus que les missiles Sineva ont pratiquement les mêmes spécifications impressionnantes que le missile Trident-II (D5) américain. Cependant, les modifications nécessaires sur le SNLE étaient considérées comme assez couteuses puisque le missile Sineva, plus gros et plus lourd, exige des conditions de stockage, de mise en service et de lancement différentes.
Le Yury Dolgoruky, le premier de la classe Borei, effectue ses essais depuis un certain temps. L’Alexander Nevsky sera bientôt mis à l’eau. La construction du Vladimir Monomakh a effectué des progrès considérables. Et la construction du 4è Borei a déjà commencé. Il serait difficile et couteux de modifier ces sous-marins pour le Sineva.
Il n’y a qu’une seule possibilité : le missile Bulava devrait être amélioré de façon à faciliter la production à un rythme soutenu et une fiabilité suffisante. C’est probablement ce que Serdyukov avait à l’esprit en évoquant les modifications à apporter aux systèmes de production et de contrôle qualité du Bulava.
On ignore encore quelles mesures organisationnelles seront prises en cas de nouvel échec. Il est tout à fait possible que le développeur, le Moscow Institute of Thermal Technology, soit remplacé par le centre public "Bureau d’études Academicien Makeyev", qui semble très en faveur et qui a développé la très large majorité des missiles soviétiques et russe, y compris le missile Bark. Ce même programme qui avait été annulé par le gouvernement russe au profit du Bulava.
Bien qu’il soit impossible d’installer des missiles Bark à bord des sous-marins du projet 955 et de reprendre la production de ces missiles, la riche expérience du bureau d’études Makeyev dans le développement de missiles pour SNLE devrait être utile.
On ignore les échéances précises pour la mise en service du missile Bulava. Par conséquent, la marine russe est contrainte de prolonger la vie des missiles datant de l’époque soviétique. Le 23 aout, le SNLE K-51 Verkhoturye, le premier sous-marin du projet 667 BDRM, est arrivé au chantier naval Zvyozdochka de Severodvinsk pour une modernisation complète.
Lancés en 1984 et modernisés à la fin des années 90, le Verkhoturye et son sister-ship, le Yekaterinburg, auraient dû être démantelés d’ici 3 à 4 ans. Désormais, ils seront équipés du missile Sineva et d’autres équipements modernes, comme 4 autres SNLE du projet 667.
Par Ilya Kramnik, commentateur politique de RIA Novosti
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et n’engagent pas la rédaction de RIA Novosti.
Source : RIA Novosti (Russie)