Un destroyer américain escorte un porte-aéronef britannique

  • Dernière mise à jour le 21 juin 2010.

Le destroyer américain Barry participe depuis avril dernier à l’escorte du porte-aéronef britannique Ark Royal. Il est entièrement intégré au groupe de bâtiments. A la fin du déploiement britannique, il s’agira de la plus période où un bâtiment américain a été placé sous le contrôle opérationnel d’une marine étrangère, une rareté dans l’US Navy moderne.

Le Barry a quitté Norfolk et rejoint le groupe de l’Ark Royal, au large de la Grande-Bretagne, en avril dernier. Il a accompagné les bâtiments britanniques pendant leur traversée de l’Atlantique vers les côtes américaines.

Pour le Cmdr. Adolfo Ibarra, le commandant du Barry, “L’opération est une expérience formidable pour mon équipage. Le nombre de jours de mer que nous avons effectué est fantastique, en particulier puisque nous pouvons voir d’autres bâtiments et leur façon de travailler. Le rythme des opérations est proche de celui d’une bataille.”

Bien que Ibarra reconnaisse l’apport des autres escorteurs du groupe, il indique que le Barry a été un ajout très utile puisqu’il combine les meilleures qualités individuelles des autres bâtiments en un seul, qui peut à la fois pister les sous-marins, se défendre contre les attaques aériennes et accomplir d’autres missions d’escorte, tout cela en même temps.

“Ce que nous mettons sur la table, c’est que nous pouvons passer très rapidement d’une mission à une autre,” explique Ibarra. Contrairement aux bâtiments britanniques, le Barry est équipé de missiles de croisière Tomahawk, ce qui permet au commandant du groupe, le Commodore Simon Ancona, de frapper des cibles loin à l’intérieur des terres sans risquer un des 6 chasseurs Harrier de l’Ark Royal — du moins dans le cadre de l’exercice.

Même si les 2 côtés sont fiers du travail accompli par le Barry avec le groupe de l’Ark Royal, il reste encore quelques difficultés qui ont dû être surmontées pour que les bâtiments américains et britanniques travaillent harmonieusement ensemble.

L’un des problèmes est que l’Ark Royal et les autres bâtiments britanniques n’ont pas le même type d’Internet sécurisé et d’accès à des chat que le Barry. Les bâtiments européens ont tendance à s’appuyer beaucoup plus sur des radios sécurisées pour communiquer, explique le Capt. John Clink, le commandant de l’Ark Royal.

“C’est rusé — lorsque vous chattez, comment savez-vous que vous donnez un ordre ?” s’interroge Clink. “Est-ce que taper en majuscules signifie que je crie ?”

Un autre problème provient du proverbe qui dit que les Britanniques et les Américains sont “2 peuples séparés par une même langue,” explique le Cmdr. Dan Ferris, officier d’armement de l’Ark Royal. Les bâtiments américains et britanniques utilisent des noms différents pour désigner la même chose. Donc les marins passent beaucoup de temps à déchiffrer le jargon spécifique que leurs homologues utilisent.

Ce que les marins américains baptisent “centre d’information de combat,” ou CIC, est la “salle des opérations” sur l’Ark Royal. La “salle radio” américaine est le “bureau principal des communications” britannique (ou MCO). Donc quand l’Ark Royal a commencé à envoyer au Barry des messages “du MCO pour MCO”, les marins américains n’avaient aucune idée de ce que cela signifiait, indique Ferris.

Jusqu’à ce que les équipages l’apprennent, les Américains ont été très polis, ajoute Ferris : Ils n’ont tout simplement pas répondu.

Source : Navy Times (Etats-Unis)