Les nouveaux destroyers britanniques resteraient sans armement pendant des années

  • Dernière mise à jour le 3 décembre 2009.

Il semble que le missile "Sea Viper" destiné aux nouveaux destroyers Type 45 de la Royal Navy ait subi un nouvel échec lors d’essais de lancement. Cet armement est déjà tellement en retard que les destroyers Type 45, qui coutent plus d’un milliard £, ont été mis en service depuis près d’un an — pratiquement complètement sans armement.

“L’échec de ce test est un revers," a déclaré Andrew Tyler, du UK Defence Equipment and Support (DE&S).

“Nous travaillons extrêmement dur avec les autres nations partenaires et la compagnie pour résoudre les problèmes survenus lors de ce dernier essais... Il est trop tôt pour en tirer un diagnostique.”

Sea Viper est le nom donné par la Royal Navy à sa verson du PAAMS (Principal Anti Air Missile System), la réponse européenne au couple Aegis/missile Standard américain, qui est maintenant sur le point de pouvoir abattre des satellites en orbite basse. Sea Viper/PAAMS est principalement de conception franco-italienne, mais comporte des éléments britanniques.

Ce système prometteur était supposé pouvoir abattre des missiles anti-navires supersoniques, volant au ras de la surface de l’eau, une chose que même les plus récents missiles américains SM-2 seraient incapables de faire. De tels missiles sont une terrible menace pour des navires sans couverture aérienne, puisqu’ils ne peuvent être détectés par le radar du navire que lorsqu’ils apparaissent au-dessus de l’horizon, soit pendant seulement la dernière minute de leur vol. Le missile Sea Viper/PAAMS est supposé pouvoir détecter un missile hostile dans la seconde à laquelle il apparait, lancer un missile Aster presqu’instantanément, guider le missile Aster de son lancement vertical et le guider pour intercepter le missile — le tout à une vitesse dépassant Mach 5.

Il y a toujours eu des doutes sur la fait de savoir si ça valait la peine — il serait plus économique et plus simple de fournir une couverture aéro-maritime depuis un porte-avions que d’accompagner chaque convoi ou groupe avec un écran de destroyers coutant plus d’un milliard £. Les radars des avions de guet aérien peuvent couvrir de très grandes surfaces de l’océan, pistant les missiles à vol rasant pendant tout leur vol, et des avions pourraient plus facilement abattre les missiles par derrière, ou même plus facilement encore, attaquer l’avion ou le navire avant qu’il ne les lance.

Le test qui a échoué, le test final, était le plus difficile. Il s’agissait d’abattre plusieurs missiles supersonique en vol rasant, la chose la plus difficile que le Sea Viper doit effectuer.

C’est très embarrassant pour le ministère britannique de la défense pour plusieurs raisons. D’abord, il a délibérément choisi le missile européen face au système Aegis qui aurait été moins cher et plus puissant.

La seule raison pour laquelle cette décision a été prise, c’était pour protéger des emplois et une expertise technique. Or, BAE Systems — le participant britannique au projet PAAMS — a déjà licencié ces spécialistes, avant même que le projet ne soit terminé. Les armes ne sont même pas en partie britanniques.

Ensuite, le système Sea Viper/PAAMS est pratiquement la seule raison d’acheter un destroyer Type 45. De la place a certes été prévue pour embarquer des missiles de croisière Tomahawk, mais aucun n’a été acheté, et aucun signe ne montre que cela soit envisagé. Nous avons maintenant les navires, et, en l’absence du Sea Viper, ils sont de couteux et embarrassants éléphants blancs.

Si on excepte ce missile, le seul armement des destroyers Type 45s est un canon de 114 mm et 2 canons légers de 30 mm, qui peuvent être utilisés dans la lutte contre la piraterie.

Et ce qui rend la Royal Navy encore plus dépressive, c’est que la construction des Type 45 s’est fait au détriment du reste de la flotte qui a subi des coupures importantes à cause de leur prix élevé.

Source : The Register (Grande-Bretagne)