La nouvelle donne géopolitique en Amérique du Sud et les projets de la marine brésilienne

  • Dernière mise à jour le 14 septembre 2009.

L’Amérique du Sud connait un moment de transition. A mesure qu’augmente son importance dans le monde, principalement en raison de ses importantes réserves en pétrole et et gaz, de son immense biodiversité, tant sur le continent que dans les océans Atlantique et Pacifique, et surtout à cause de l’importance d’eau potable, l’attention des "Nations Centrales" s’est portée sur la région.

Aujourd’hui, les "Nations Centrales" font mouvement pour se constituer dans la région des zones d’influence. Au cours des dernières années, la Russie s’est rapprochée du Vénézuela et a tenté d’augmenter sa zone d’influence vers l’Equateur, la Bolivie et le Paraguay. Les Etats-Unis maintiennent des relations fortes avec la Colombie et le Chili, et tentent un rapprochement majeur avec le Pérou. Depuis déjà quelques temps, la Chine essaie de se rapprocher de l’Argentine et de l’Uruguay.

Le Brésil, qui a sa propre vision de l’avenir du continent, avec une plus grande indépendance de chaque nation, n’a pas l’intention d’entrer dans aucune de ces zones d’influence. C’est pourquoi, il a cherché à conclure un partenariat stratégique avec une autre nation, partageant cette nouvelle géopolitique. Résultat de cette vision, a été signé avec le gouvernement français un accord.

Pour maintenir son autonomie et sa représentativité, dans la région sud-américaine comme dans le reste du monde, le gouvernement brésilien a conclu qu’il était nécessaire de conserver des forces armées bien entraînées et bien équipées, disposant de moyens suffisants pour faire respecter ses intérêts.

Dans ce contexte, le ministère brésilien de la défense a demandé à chaque armée d’élaborer un Plan d’Equipement et d’Articulation (PEA). Chaque plan doit prévoir les moyens nécessaires pour les prochaines années et les actions d’articulation avec l’industrie de défense.

Le PEA de la Marine du Brésil, le PEAMB, présente les moyens nécessaires pour les 30 prochaines années. Evalué à environ 250 milliards de réals (93 milliards €), il est relativement ambitieux. La marine brésilienne y présente ses souhaits pour faire face à ce nouveau contexte.

Le PEAMB prévoit la nécessité de 2 porte-avions d’environ 40.000 t ; 4 LHD d’environ 20.000 t ; 30 navires d’escorte, 15 sous-marins classiques, 5 sous-marins nucléaires et 62 patrouilleurs.

Ces chiffres ambitieux ont pour objectif d’en finir avec le vide dangereux de pouvoir existant dans l’Atlantique Sud. La marine brésilienne a aussi conscience de la nécessité de remplir ostensiblement le vide stratégique dans son Théâtre d’Opérations. Parce que si elle ne le fait, quelqu’un d’autre le fera.

L'analyse de la rédaction :

Si la construction de tous les navires prévus par le PEAMB se concrétise, cela pourrait constituer une réelle opportunité pour DCNS. Si pour les navires de taille petite à moyenne, la concurrence d’autres chantiers navals se fera certainement sentier, plus la taille du navire augmente, plus le nombre de chantiers navals maitrisant leur construction diminue.

Les chantiers navals américains, même s’ils sont en mesure de fournir les bâtiments souhaités seront probablement écartés, soit pour des raisons politiques, soit parce qu’ils ne peuvent effectuer les transferts de technologie que demandera le Brésil.

Pour les LHD, seuls 2 pays semblent en mesure de concurrencer les différentes versions du BPC de DCNS et STX : les Pays-Bas et l’Espagne.

Pour les porte-avions, si l’Espagne et l’Italie maîtrisent la construction de porte-avions, ils sont plus petits et n’ont pas de catapultes. Les porte-avions construits actuellement par la Grande-Bretagne, s’ils ont bien la taille souhaitée par le Brésil, n’ont eux non plus, pas de catapultes.

Source : Poder Naval (Brésil)