Un sous-marin italien va s’entraîner avec l’US Navy

  • Dernière mise à jour le 13 septembre 2009.

De son moteur à piles à combustible à son système automatisé de chargement des torpilles, l’ITS Scire montre fièrement les technologies avancées entassées dans sa coque étroite.

Le sous-marin italien Scire à quai à la base navale de Mayport

Mais faire parti de l’équipage d’un navire de combat à la pointe de la technologie ne signifie pas qu’on doive ignorer les conforts de la vie — ce qui explique peut-être pourquoi des bouteilles d’huile d’olive vierge finissent dans un coin, entre les redoutables torpilles.

Depuis la machine à espresso devant la cuisine aux pizzas que le cuisinier prépare chaque nuit pour ceux qui font du quart de nuit, des petites touches aident à rendre le travail plus agréable pour les 28 hommes d’équipage du Scire, le navire le plus moderne de la flotte italienne.

"Ce sont des choses qui aident à être confortable," explique le Lt. Sebastiano Rossitto, l’officier en second du Scire. "Il y a autre chose que manger."

Mais ils se concentrent sur la mise en œuvre de cette technologie, en particulier les piles à combustible qui produisent de l’électricité à partir d’oxygène et d’hydrogène, permettant au sous-marin de rester en plongée pendant 3 semaines tout en naviguant dans le silence le plus total.

Cette capacité sera vérifiée la semaine prochaine puisque le Scire va prendre part à un Joint Task Force Exercise qui se déroulera au large de Jacksonville.

Second sous-marin italien à se rendre aux Etats-Unis depuis la fin de la 2è Guerre Mondiale, l’équipage du Scire a préparé son rôle dans le Joint Task Force Exercise pendant les 6 derniers mois.

L’exercice, centré sur le groupe conduit par le porte-avions USS Harry S. Truman, est destiné à vérifier les réactions du groupe à un éventail de scénarios alors que le porte-avions se prépare pour un prochain déploiement.

De son côté, le Scire fera selon les moments partie de la task force ou simulera un sous-marin ennemi, permettant aux forces anti-sous-marines de la Navy de faire leur travail.

"Nous ne faisons pas vraiment partie du groupe du porte-avions," indique le Lt. Cmdr. Alberto Tarabotto, le commandant du sous-marin. "Cela nous permet de vérifier nos compétences en nous intégrant aux autres."

Le sous-marin de la classe Todaro fait partie d’un programme commun italo-allemand lancé dans les années 90, destiné à construit un sous-marin virtuellement indétectable, avec une signature acoustique, magnétique et thermique bien inférieure à celle des autres.

"Ces partenariats importants permettent à l’US Navy de s’entraîner avec des menaces réelles, des sous-marins classiques modernes et très silencieux," a expliqué le Lt. Courtney Hillson, de la 2è Flotte, à propos de l’exercice.

Outre le Scire, 13 navires de 9 pays vont travailler aux côtés du groupe américain.

Le sous-marin italien a mis environ 25 jours pour rejoindre les Etats-Unis. Il est arrivé à la base sous-marine de New London après 18 jours de navigation en plongée.

Le transit en lui-même a constitué un défi puisque l’équipage a dû s’adapter aux différences entre la Méditerranée, où il navigue habituellement, et l’Alantique.

"Nous avons rencontré Bill," se souvient en souriant le commandant, en parlant de l’ouragan que le sous-marin a croisé sur le chemin des Etats-Unis. "On peut le sentir, même à des centaines de m de profondeur."

Mais l’équipage n’était pas pressé de finir le transit. Comme c’est généralement le cas pour les sous-marins, on ne privilégie pas la vitesse, mais la discrétion, ce qui exige des mouvements lents et mesurés.

Pendant que le Scire naviguait lentement dans l’océan Atlantique, son équipage fouillait les profondeurs, à la recherche d’autres sous-marins, tout en restant lui-même caché, utilisant les compétences qui seront très utiles au cours de l’exercice de la semaine prochaine.

"Plus un sous-marin est silencieux, mieux c’est," explique Rossitto. "Les sous-marins ne sont pas comme les bâtiments de surface, qui naviguent d’un point A à un point B. Nous avons aussi un travail à faire."

Source : News Jacksonville (Etats-Unis)