Des Marines américains s’entraînent avec la marine nationale

  • Dernière mise à jour le 11 février 2009.

Entre les larges coursives, les spacieuses zones de planification, le Perrier et les baguettes fraîches, le BPC Tonnerre a un certain "je ne sais quoi" qui le différencie des bâtiments américains.

Mais les Marines de la 22è Marine Expeditionary Unit apprennent que travailler depuis le navire et avec la marine nationale peut être facile – ou même plus facile – que mener des missions depuis leurs propres navires.

La 22è MEU s’entraîne avec le Tonnerre pour un exercice d’une durée d’un mois au large de la plage d’Onslow, développant leur interopérabilité et vérifiant la capacité du bâtiment à recevoir du matériel américain comme les chars M1A1 Abrams et différents hélicoptères.

"Le monde est un champ de bataille commun," indique le maître principal Steve Dancer, officier de liaison pour la 22è MEU. "Il n’y aura jamais les Etats-Unis seuls ; le plus probable est que nous irons avec nos homologues de l’OTAN, et nous devons apprendre à travailler ensemble. Il vaut mieux apprendre à travailler ensemble maintenant, pendant des exercices comme celui-ci, afin que nous soyons plus efficace lorsqu’il s’agira de se battre vraiment."

Pour la première fois samedi dernier, des chars ont embarqué en mer à bord du BPC, et ça "n’aurait pas pu se passer plus en douceur," a déclaré le 1er Lt. Matthew Luke, commandant d’un peloton de chars.

"Ce bâtiment est assez remarquable, comparé à ceux dont nous avons l’habitude," explique Luke. "Je pense que c’est important en général pour les forces de l’OTAN, pour les alliés de l’Amérique, pour nous de travailler ensemble, de s’assurer que nos matériels, nos armes sont compatibles. Et je pense que c’est exactement ce que nous faisons ici. Nous faisons l’histoire sur ce bâtiment."

Le BPC, basé à Toulon, est conçu pour se déployer rapidement, pour pouvoir parcourir de longues distances et mener des opérations en mer pendant des périodes prolongées. Il dispose d’un hôpital complet, d’un pont d’envol pour hélicoptères, de locaux d’état-major qui peuvent recevoir jusqu’à 270 officiers d’état-major, et d’un radier pour les navires ou engins de débarquement. Il dispose aussi d’un certain nombre d’"éléments de confort" que n’ont pas les bâtiments américains, qui rendent la vie plus facile pour ceux qui sont à bord, indique Dancer.

Après l’exercice en Caroline du Nord, le bâtiment sera envoyé dans le golfe de Guinée.

Luke indique que l’hospitalité de l’équipage français est "remarquable," et que la communication n’est pas un problème parce que de nombreux marins français parlent anglais.

"Nous pourrions embarquer nos chars et envoyer facilement nos Marines accomplir n’importe quelle mission," ajoute-t-il. "Probablement plus facilement qu’avec d’autres navires que nous avons eu dans le passé."

Le Capt. Clark Carpenter, officier des relations publiques de la 22è MEU, explique que l’entraînement est utile pour l’unité parce que les MEU travaillent souvent avec des unités étrangères lorsqu’elles sont déployées. Mais elles ont rarement la possibilité de s’entraîner avec les Alliés, regrette-t-il.

"Pouvoir le faire maintenant, travailler maintenant avec les français, est définitivement un gros avantage pour nous," indique Carpenter.

La MEU est constituée d’un élément terrestre (un bataillon), d’un élément aérien (une escadrille), d’un élément logistique et d’un élément de commandement. Elle devrait être déployée au printemps à bord des bâtiments du groupe de l’USS Bataan.

Source : Jacksonville Daily News (Etats-Unis)