Le Brésil construira au moins 3 sous-marins nucléaire d’ici 2035

  • Dernière mise à jour le 28 mai 2009.

Dans le programme des sous-marins nucléaires brésiliens (SNB), il est prévu la construction d’une flotte composée au moins de 3 navires à long terme — l’objectif de référence est 2035 — selon des déclarations faites la semaine dernière par des responsables de la marine brésilienne.

La marine brésilienne espère que le premier SNB soit opérationnel vers 2020, c’est à dire d’ici un peu moins de 10 ans. Le projet est actuellement financé à hauteur de 130 millions $ par an.

Dans des déclarations à la presse brésilienne, le ministre brésilien de la défense, Nelson Jobim, a qualifié le projet comme "la clé garantissant la richesse nationale située en océan Atlantique". Pour le ministre, "on ne peut envisager la protection (de cette richesse) avec seulement des navires de surface, qui sont des plateformes faciles à localiser".

Jobim a de plus rappelé que, avant la mise en service du SNB, “4 sous-marins classiques, à propulsion diesel-électrique, seront construits".

La flotte de SNB sera composée de bâtiments de 96 m de longueur, d’un déplacement de 4.000 t en plongée et d’une hauteur maximale de 17,8 m — l’équivalent d’un édifice de 7 étages, au niveau du kiosque, la tour qui abrite les périscopes et divers appendices, comme le système des Moyens de Soutien Electronique, le Radar et les antennes de communication.

Pour les ingénieurs navals brésiliens, ce sera tout un défi, puisqu’il s’agit d’apprendre un nouveau concept, depuis le début du développement.

L’équipage des SNB sera composé de 100 marins, logés dans un tube d’acier de 9,8 m de diamètre. La coque accueillera les différents équipements, les câbles du réseau électrique, les systèmes hydrauliques, les systèmes informatiques, les ordinateurs, l’armement — torpilles, missiles et mines — et, bien sûr, le réacteur nucléaire.

Le temps que les SBN pourront passer en plongée, sera pratiquement illimité en ce qui concerne le combustible, bien que la marine brésilienne prévoit des campagnes d’une durée de moins de 30 jours pour renouveler les vivres et autres éléments consommables. Sera aussi pris en compte dans ce calcul le malaise dont souffrent les membres d’équipage à cause du confinement. Les experts essaient de concevoir l’organisation interne du sous-marin, en utilisant la dimension humaine pour minimiser cet aspect. Les changements, cependant, ne seront pas très importants. Selon ce que la marine brésilienne prévoit, l’effet se fera sentir dans les couchettes, légèrement plus larges que le modèle utilisé sur les sous-marins classiques, plus petits et d’un tonnage inférieur, ou dans la cafétéria, qui sera aussi utilisée comme cinéma. Une autre précaution prise sera le menu varié, savoureux et de bonne qualité alimentaire, servi de jour comme de nuit.

Le sous-marin nucléaire aura ses secrets. L’un d’entre eux, liés au projet, est la technologie de l’arbre d’hélice. Le problème est de limiter le bruit et les vibrations.

On utilisera pour cela un concept national dérivé de la construction des ultra-centrifugeuses, utilisées dans l’enrichissement de l’uranium utilisé comme combustible dans les réacteur. L’arbre sera un grand axe de 80 m de long, qui fonctionnera sans bruit, ni friction.

Le projet est développé par le Centre Aramar d’Iperó, à 140 km de São Paulo.

L'analyse de la rédaction :

A nos lecteurs : lors de la parution, un schéma accompagnait cet article. Il était aussi paru sur le site argentin. Or, un de nos lecteurs nous a fait remarqué qu’il s’agissait du schéma d’un SNA britannique Astute. Ce schéma a donc été retiré.

Source : Nuestro Mar (Argentine)