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La BBC a pu visiter un SNLE britannique. Leur base est à Faslane, sur la côte ouest de l’Ecosse, où le HMS Vigilant est actuellement remis en état.
Les SNLE ont une espérance de vie de 30 ans et doivent être désarmés en 2024. Tony Blair a dévoilé un projet de 20 milliards de £ pour une nouvelle génération de SNLE. Pour l’instant, le HMS Vigilant se prépare à appareiller pour une nouvelle patrouille de 3 mois sous les vagues.
La prochaine fois que le HMS Vigilant prendra la mer, ce sera la première du Commander Paul Dunn comme commandant d’un SNLE. Sur les 4 SNLE de la Royal Navy, un est en permanence en patrouille et transporte 16 missiles Trident.
Le poste central est le centre nerveux du sous-marin et l’endroit où l’ordre de tir serait donné. En réalité, le véritable bouton est dans la salle des missiles. L’ordre de lancer les Trident viendrait du Premier Ministre par un réseau de communication sécurisé.
Les missiles sont stockés à la verticale dans les tubes de lancement et traversent les 4 ponts du sous-marin. Tout le reste est installé autour de leur structure. Chaque missile est 8 fois plus puissant que la bombe d’Hiroshima, et a une portée de 7.400 km.
En mer, il y a entre 160 et 180 membres d’équipage, dont environ 20 stagiaires. Les stagiaires finiront par prendre la place des membres de l’équipage. L’espace est étroit avec 9 marins qui partagent une petite chambre.
Hand Henderson est le plus ancien membre de l’équipage du Vigilant : il est embarqué depuis 7 ans. Au cours des 16 années passées à bord d’un sous-marin, sa plus longue patrouille est de 13 semaines et 5 jours à bord du HMS Vanguard.
Il y a 3 mess où l’équipage peut se détendre, voici le mess des officiers mariniers supérieurs.
En mer, la cuisine fonctionne 24 h sur 24. La cuisine est dirigée par McCall (Ã gauche) dont la petite équipe prépare plus de 160 repas 4 fois par jour pour l’équipage.
L’officier opérations Darren Mason utilise le périscope. Ce local est armé lors que le sous-marin se trouve à moins de 50 m et le périscope lui-même peut être utilisé lorsque le Vigilant est à une immersion de 23 m.
La BBC a pà » avoir un aperçu à bord d’un sous-marin Trident avant que le futur de la flotte ne soit soumis à un vote au Parlement de Westminster.
Descendre par le sas de sauvetage d’un sous-marin nucléaire lanceur d’engins (SNLE) de la Royal Navy, c’est entrer dans un autre monde.
Des coursives étroites, basses de plafond, des lieux de vie exigüs et des zones de travail tapissées d’écrans d’ordinateur et de panneaux de contrôle.
Au cours d’une patrouille de routine de 90 jours, l’intérieur du sous-marin est le seul monde que l’équipage connait.
Seul un petit nombre d’officiers supérieurs sont autorisés à savoir où se trouve le sous-marin.
Ils ne feront pas surface, sauf en cas d’urgence, et ils ne seront pas autorisés à communiquer avec l’extérieur du sous-marin.
Tout cela pour que l’efficacité de la dissuasion de la flotte des SNLE Trident ne soit pas compromise. Parce que ce monde conçu par l’homme ne comporte pas seulement un réacteur nucléaire, mais aussi quelques-unes des armes les plus mortelles sur notre planète.
La théorie de la dissuasion suppose que, si les armes nucléaires Britanniques ne peuvent être localisées par un ennemi, elles ne pourront pas être détruites. Par conséquent, cet ennemi ne risquerait pas une attaque, sachant qu’il y a un risque réel de représailles.
La théorie devient tangible dans la salle de contrôle des missiles, sous la forme d’une poignée de pistolet en plastique reliée à une longueur de câble et conservée dans un coffre. Le gros bouton rouge est un mythe. A la place, il y a une petite gachette rouge sur la poignée de pistolet qui lancerait les missiles du sous-marin.
De cette manière, l’officier missiles peut vérifier les autres informations sur son panneau de contrôle tout en tenant la gachette nucléaire dans sa main. Seuls lui et son adjoint connaissent la combinaison qui ouvre le coffre. La combinaison n’est pas écrite, juste apprise par coeur.
La gachette ne peut être activée que si le commandant tourne une clé sur un panneau dans le poste central.
Comme tous les commandants de SNLE, le Commander Paul Dunne est profondément conscient de ses responsabilités. Particulièrement alors qu’il va prochainement commencer sa première patrouille comme commandant du HMS Vigilant. Il dit que l’isolement du sous-marin et le besoin d’auto-suffisance totale sont les défis les plus difficiles pour l’équipage : "Si quelque chose va mal, ils doivent le réparer. Et donc, sous cet aspect, c’est une lourde responsabilité".
Il y a quelques moments plus légers et des chances de se détendre. Le Commander Dunne a plus de 60 heures de musique sur son ipod, dont le CD de Keane, "Under an Iron Sea".
Quelques équipages de SNLE Trident ont passé leurs moments de repos à créer des terrains de golf de 18 trous absolument fous dans les coursives, échelles et sur les cloisons de leur sous-marin.
En continuant vers l’arrière, on arrive à la salle des missiles. Le plus grand local de tout le sous-marin, s’étendant presque jusqu’à la poupe. Il y a 2 rangées de cylindres massifs de métal, aussi fins que des troncs d’arbre, pouvant contenir le chargement maximal de 16 missiles Trident.
Sur un côté, il y a une douzaine de lits de camp. C’est là que dorment des stagiaires quand le sous-marin est à quai.
Lee Wilson, un spécialiste des missiles, a seulement 22 ans. Il dit qu’il aime ce travail depuis sa première patrouille à l’âge de 20 ans.
La vie sociale à bord compte du bingo et des nuits de film et il ne s’inquiète pas trop des questions morales sur son boulot.
"Je pense que nous protégeons notre pays," dit-il.
Si jamais le commandant du sous-marin recevait du Premier Ministre l’ordre de lancer ses missiles, l’ordre de tir du commandant sera donné par haut-parleurs dans tout le sous-marin, sans nul doute dans une athmosphère d’anxiété silencieuse et de tension.
Et cependant, le petit monde du sous-marin s’adapterait à cette situation, le monde extérieur qu’il pourrait perdre dans ces quelques instants dut-il en être complètement changé pour toujours.
Source : BBC News