Michèle Alliot-Marie confirme l’ouverture du capital de la DCN

  • Dernière mise à jour le 9 juillet 2021.

La ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie a confirmé lundi l’ouverture du capital de la Direction des constructions navales (DCN), assurant qu’il "restera majoritairement public".

A l’occasion de l’inauguration du salon Euronaval, Michèle Alliot-Marie a déclaré avoir "demandé l’inscription en loi de finances rectificative d’une disposition permettant de lever les contraintes inutiles qui pèsent actuellement sur DCN". "En matière d’alliance dans tous les cas, le capital restera majoritairement public".

Cette ouverture de capital devrait permettre de faciliter le rapprochement de la DCN avec le groupe Thales.

"Je serai particulièrement attentive à ce que le texte garantisse à la fois l’unité du groupe et la préservation des droits des personnels quel que soit leur statut", a assuré la ministre de la Défense.

"Les choix de modernisation que j’ai fait pour notre industrie navale doivent nous permettre de relever le défi de l’Europe et de la défense", a-t-elle ajouté.

"Les regroupements à venir vont se faire essentiellement autour des activités militaires", a expliqué Michèle Alliot-Marie. "Ceci n’exclut pas d’éventuels partenariats avec la construction civile".

Le président de la DCN Jean-Marie Poimboeuf a rappelé "qu’il était indispensable pour DCN de ne pas rester isolée et de s’engager vers des alliances européennes". Mais "il n’y a pas de changement stratégique", a-t-il estimé sur LCI.

Quant au président de Thales Denis Ranque, il a rappelé qu’"il y a des discussions qui ont lieu en ce moment entre Thales et DCN pour approfondir, pour rendre plus structurelle la coopération qui nous unit avec bonheur depuis deux décades".

"Nous sommes déjà, Thales, le leader européen ; nous serions un très grand leader et très proche des grands américains", a souligné Denis Ranque. "Mais cela est encore à faire".

La CFDT de la DCN a jugé que cette ouverture constituait "une mesure brutale sans aucune concertation avec les partenaires sociaux", a déploré Patrick Le Chêne sur France Info.

Il restera à "expliquer la vision des industriels à nos partenaires européens", a indiqué Mme Alliot-Marie.

Car le mariage DCN/Thales doit préparer un mouvement plus large de restructuration du secteur en Europe. L’industrie navale est en effet très éparpillée en Europe, avec 21 industriels et 23 chantiers navals, alors qu’aux Etats-Unis, elle ne regroupe que quatre industriels et six chantiers.

Les regroupements attendus "vont se faire essentiellement autour des activités militaires", selon la ministre, même si "d’éventuels partenariats avec la construction civile" ne sont pas exclus.

Le nouvel ensemble DCN-Thales pourrait rallier le pôle allemand récemment constitué entre ThyssenKrupp et HDW, leader mondial des sous-marins conventionnels.

"Cet essor des coopérations industrielles renforcera l’Europe de la défense", a estimé Mme Alliot-Marie qui a par ailleurs signé à Euronaval un protocole d’accord avec son homologue italien Antonio Martino concernant le programme des frégates multimissions (Fremm) en coopération bilatérale.

Ce programme a été engagé à l’été 2002. L’accord signé lundi fige les principales caractéristiques des 27 frégates et leur coût unitaire de revient (280 millions d’euros pour les 17 bâtiments français et 350 M EUR pour les 10 navires italiens).

Source : DCN