Premières manoeuvres navales multinationales antiprolifération (PSI) en Asie

  • Dernière mise à jour le 25 octobre 2004.

Vingt-deux nations, dont les Etats-Unis, la France et l’Australie, organisent mardi au large du Japon les premières manoeuvres navales multinationales anti-prolifération en Asie, sur fond de tensions avec la Corée du Nord.

Les manoeuvres, qui se dérouleront jusqu’à mercredi en baie de Sagami (sud de Tokyo), visent à simuler la saisie de missiles et autres potentiels composants d’armes de destruction massive (ADM).

Elles s’incrivent dans le cadre de l’Initiative de sécurité contre la prolifération (PSI) lancée en septembre 2003 par 11 pays, parmi lesquels les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne, l’Australie et Singapour.

Devenues routinières dans le reste du monde, c’est la première fois qu’elles ont lieu en Asie.

Les participants se sont rencontrés lundi matin à Tokyo pour mettre au point le programme des exercices de simulation navale qui auront lieu mardi au large de la préfecture de Kanagawa, 50 km au sud-ouest de Tokyo.

Pays hôte, le Japon a mobilisé un détachement de 580 hommes, principalement de la marine, de l’armée de l’air et surtout des garde-côtes, qui seront embarqués à bord de cinq bâtiments et d’un contre-torpilleur.

Les militaires japonais ne prendront part qu’à "la collecte des renseignements" lors des manoeuvres, a précisé lundi un responsable du ministère de la Défense.

"Nous ne ferons que recueillir et transférer des renseignements", a souligné le responsable, ajoutant que les gardes-côtes japonais joueraient un rôle plus actif.

Comme les Etats-Unis et l’Australie, la France enverra une centaine de personnels militaires embarqués sur la frégate "Vendémiaire" de la Marine nationale, un bâtiment entré en service en octobre 1993.

Parmi les 18 autres participants à ces manoeuvres, figurent, en position d’observateurs, la Grande-Bretagne, le Canada, la Russie, la Nouvelle-Zélande, la Thaïlande, les Philippines ou encore le Cambodge.

En revanche, la Chine et la Corée du Sud ont refusé l’invitation du Japon, en raison de la vive opposition de la Corée du Nord dénonçant les manoeuvres PSI organisées par son voisin japonais.

Le secrétaire d’Etat américain Colin Powell a démenti dimanche toute intention de nuire à la Corée du Nord.

"Ces manoeuvres ne sont en aucune façon hostiles à toutes les nations qui se conduisent correctement", a insisté M. Powell au cours d’une conférence de presse conjointe tenue à Tokyo avec le ministre japonais des Affaires étrangères Nobutaka Machimura.

"La seule chose qui devrait inquiéter les Nord-Coréens consiste à savoir s’ils se feront prendre ou non dans ce genre de trafic illégal", a ajouté M. Powell, lors d’une brève escale au Japon dans le cadre de sa tournée asiatique.

John Bolton, l’influent sous-secrétaire d’Etat américain chargé du contrôle des armements et de la sécurité internationale, assistera aux manoeuvres, a précisé l’ambassade des Etats-Unis au Japon.

Source : Courrier international