Le pire cauchemar de Microsoft

  • Dernière mise à jour le 20 décembre 2004.

Blake Ross longe l’appartement de ses parents dans les Florida Keys, en pensant àson premier jour àl’Université de Stanford. Son but en deuxième années : rien de moins que "reprendre le web" àMicrosoft.

Vous pourriez penser que ce jeune homme timide de 19 ans est un doux réveur. Pensez-y à deux fois. Ross, un prodige des logiciels, qui est entré dans l’équipe de Netscape à 14 ans, est l’architecte en chef qui a conçu Firefox de Mozilla — un nouveau fureteur révolutionnaire qui devient populaire comme l’était devenu Mosaic en 1993. En version beta ces quatre derniers mois, Firefox version 1.0 doit être publié en novembre. Avec lui, Ross va publier le premier véritable concurrent d’Internet Explorer que le monde ait vu en 7 ans.

"Nous espérons 10 millions de téléchargement en 10 jours," déclaré fièrement Ross.

Ce n’est pas un espoir impossible. Firefox, un fureteur gratuit open-source qui charge les pages deux fois plus vite qu’Internet Explorer, a déjà été téléchargé 2.7 millions de fois [1], et il a pris presque 2% de parts de marché au fureteur de Microsoft, descendu maintenant à 93,7%. En chemin, Firefox devient rapidement le fureteur de choix de tous ceux qui en ont marre de tout ce qui pollue le web (pop-ups, birus, spyware, ...). La rumeur a prétendu un temps que Google pourrait dévelloper son propre navigateur, basé sur l’architecture de Firefox, et des dévellopeurs conçoivent des milliers d’extensions pour lui. Un pasteur du Kentucky exhorte même ses paroissiens à changer pour Firefox parce qu’il bloque ces publicités diaboliques pour le Viagra.

Tout ceci augmente les possibilités de dévellopement de petites sociétés, de compagnies bien établies, et des génats du Web. Néanmoins, Ross et la Fondation Mozilla, une organisation à but non lucratif, n’entendent pas faire d’argent sur ce succès. La plateforme ouverte de Firefox lui donne un énorme potentiel por dialoguer avec une nouvelle sorte d’applications qui se partagent entre le bureau et le web. Amazon pourrait construire une application de recherche dans ce navigateur qui permettrait aux utilisateurs d’acheter des livres sans visiter son site web. Google pourrait permettre à ses comptes emails Gmail, basés sur une interface web, de se comporter à la manière des applications comme Outlook. Le traitement de texte, de calendrier — à peu près n’importe quoi peut être programmé à l’intérieur de Firefox.

C’est une voie de contourner le monopôle de Windows de Microsoft — tenter de redessiner le web lui-même comme un système d’exploitation où chaque morceau de logiciel est contrôler par le navigateur. Si cela peut vous sembler familier, c’est parce que vous l’avez déjà entendu : un des prédécesseurs de Ross, le confondateur de Netscape Marc Andreessen, avait prédit en 1995 que son navigateur rendrait Windows obsolète. Bien sûr, cela n’a pas fonctionné de cette manière, et Microsoft a utilisé son verrouillage du systèmed’exploitation pour écraser son concurrent.

Mozilla est né sur les ruines de cette première bataille des navigateurs. Netscape a ouvert son code en mars 1998, en pensant que, si des programmeurs open-source pouvaient améliorer le logiciel, cela permettrait de conserver, voire de reprendre des parts de marché. Mais, en 1999, Netscape a été vendu pour 10 milliards de $ à America Online (qui, désormais appartient à Time Warner). Sous la direction d’AOL, le navigateur a progressivement été arrêté et est devenu moins populaire.

C’est désormais Firefox qui a repris l’étendard de la lutte contre le navigateur de Microsoft.

Pour en savoir : "Diffuser le renard" (en anglais : Spread Firefox).

Notes :

[1depuis cet article, l’objectif de 10 millions a été atteint en 7 jours

Source : Business 2.0