Marine Nationale : De nouvelles missions

  • Dernière mise à jour le 18 octobre 2004.

L’amiral Battet tient àmettre en lumière l’une des missions de la Marine dont on parle peu : la sauvegarde maritime, c’est-à-dire la lutte antipollution, mais aussi la lutte contre l’immigration illicite ou les narcotrafics. Ces missions, au service du citoyen, représentent près du quart des opérations de la Marine ! Coup de projecteur.

Comment définir la sauvegarde maritime ? Le chef d’état-major de la Marine a la réponse : « Il s’agit de la protection de nos côtes depuis le littoral, mais aussi de la haute mer, de toutes les atteintes à l’ordre public ».

La Marine continue à œuvrer en matière de lutte antipollution, de sauvetage, de police en mer. Aujourd’hui, elle ajoute à sa palette la lutte contre l’immigration illicite, la lutte antiterroriste ou contre les narcotrafics.

 De la pêche illicite à la cocaïne

Dans leur tableau de chasse, les marins affichent en 2004 le déroutement de près de 20 navires surpris en train de dégazer, 110 contrôles de navires suspectés de pêche illicite et, grâce au satellite radar, 45 navires déroutés en Guyane ou à La Réunion.

La lutte contre les narcotrafics porte des fruits : en 2004, la Marine a réussi à bloquer trois navires aux Antilles et dans le Golfe de Guinée, qui recélaient 500 kg de cocaïne et autant de cannabis dans leurs cales.
Reste, selon l’amiral Battet, un gros effort à faire sur la surveillance des côtes.

Les sémaphores sont remis à niveau, équipés de radars et de nouveaux systèmes de transmission.

« Le jour est proche, a expliqué l’amiral Battet à quelques journalistes, où l’on pourra savoir ce qui se passe et qui navigue près de nos côtes ! »

Ces missions plus larges, cette coopération avec les Douanes, les Affaires maritimes, c’est sans doute ce qui fait de la marine française une marine « originale » par rapport aux marines européennes.

La Marine mène des missions civiles, en réaffectant ses moyens, le tout au moindre coût pour l’Etat. « Finalement nous avons inventé un système de garde-côtes à la française ! » souligne le chef d’Etat major, ce dont il est très fier. Plus la peine de le faire !

 Moral des troupes : ça va mieux

L’homme s’intéresse au budget 2005 qu’il juge « globalement satisfaisant », aux matériels (il attend les frégates multimissions peut-être pour Euronaval).

Il s’intéresse aussi à ses 45.000 hommes (et femmes), et au moral des troupes qui s’est « très sensiblement amélioré » selon lui.

Les marins étaient quelque peu énervés par la faible disponibilité de la flotte. Ça va mieux : « Nous sommes remontés à un taux de près de 60 % », du jamais vu depuis cinq ans...

Mais le moral viendra aussi du renouvellement de la flotte.
« Si les marins ont des bâtiments neufs, des équipements modernes, ils resteront ! » : estime l’amiral Battet.
Car le problème est là : les marins comparent de plus en plus leur vie avec celle des civils. « Nous n’aurons sans doute pas les moyens de lutter avec l’argent. A nous de faire des efforts sur le social, les loisirs, la communication interne. Aujourd’hui, c’est limite. La Marine marche parce qu’il y a un bon recrutement, un bon enthousiasme, en deux mots, un esprit d’équipage. Sans cela, nous serions fragiles », souligne l’amiral Battet.

Comment conçoit-il sa mission ? « Un chef d’état-major doit se battre pour le renouvellement de la flotte, c’est un combat que l’on peut maîtriser. En revanche, le moral des hommes, ce sera aussi le boulot de mes successeurs ».

Catherine Magueur - Le Télégramme

Source : Le Télégramme de Brest