Les sous-marins nucléaires russes n’ont effectué que 7 patrouilles en 2008

  • Dernière mise à jour le 13 février 2009.

Pendant que les bombardiers stratégiques russes survolaient l’Arctique ou près de l’espace aérien norvégien, les sous-marins nucléaires de la marine russe restaient pour la plupart à quai dans leur port-base, sur la péninsule de Kola et en Extrême-Orient.

Un rapport publié ce mois-ci par la Federation of American Scientists révèle que la marine russe n’a effectué en 2008 que 7 patrouilles de sous-marins nucléaires d’attaque, le même nombre qu’en 2007. Le nombre de patrouilles de sous-marins nucléaires lanceurs d’engins effectué l’an dernier n’a pas encore été rendu public, mais en 2007, il n’y en avait eu que 3.

Le rapport est basé sur des informations déclassifiées par l’US naval intelligence.

 Des vols de bombardiers stratégiques hebdomadaires

On porte beaucoup d’attention aux bombardiers russes qui ont repris leurs vols à longue-portée au dessus de l’Arctique et le long de la côte nord de Norvège depuis l’été 2007. Ces vols sont beaucoup moins rapportés dans les médias occidentaux aujourd’hui qu’en 2007 et 2008. La dernière mission s’est déroulée mercredi de cette semaine, 2 bombardiers Tu-95 ont effectué un vol de routine au dessus de l’Arctique.

 Au nord-est de la mer de Barents

Les patrouilles de sous-marins russes ne sont pas aussi visibles que les missions des bombardiers. Mais ils sont là, et les services de renseignement d’autres pays essaient de découvrir leurs routes. Ce qui n’est pas facile. Contrairement à la Guerre Froide, les SNLE de la Flotte du Nord patrouillent principalement dans les eaux très protégées du nord-est de la mer de Barents et au nord de la Nouvelle Zemble, selon des cartes publiées par le Nuclear Information Project et la Federation of American Scientists. Depuis le nord-est de la mer de Barents, les missiles tirés par les sous-marins en plongée peuvent atteindre la plupart des cibles dans le monde.

Le nombre peu élevé de patrouilles effectué en 2008 n’est pas sans précédent. En 2007, il y en avait eu autant, selon un rapport intitulé Russian nuclear forces 2008, publié par le Bulletin of the Atomic Scientists.

Le pic s’est produit en 1984, avec 230 patrouilles effectuées par les SNA et SNLE russes. Depuis cette époque, le nombre de patrouilles a chuté jusqu’en 2002 où il n’y en a eu aucune. Aujourd’hui, les 4 autres états (Etats-Unis, Chine, France et Grande-Bretagne) ayant des sous-marins nucléaires, effectuent plus de patrouilles que la marine russe.

 Rapports des services de renseignement

Le rapport indique que des informations fournies par les renseignements militaires norvégiens montrent une "augmentation en 2007 de l’activité des sous-marins depuis les bases de la Flotte du Nord à Mourmansk. Mais le même rapport souligne que l’information fournie par les Norvégiens n’est pas la même que celle des renseignements américains qui montrent que le nombre de patrouilles des SNA russes n’a que peu augmenté, de 4 en 2006 à 7 en 2007. Les mêmes sources indiquent que les patrouilles de SNLE sont passées de 5 en 2006 à seulement 3 en 2007.

Outre des patrouilles plus longues, des déploiements plus courts à la fois des SNA et des SNLE, plus près de leur port-base, pourraient aussi avoir lieu pour l’entraînement.

 Peu de sous-marins en opératation

Actuellement, il n’y a que 4 SNLE de la classe Delta-IV dans la Flotte du Nord. Il s’agirait de Verkhoturie, Ekaterinburg, Tula et Bryansk.

Les sous-marins Novomoskovsk et Karelia, de la classe Delta-IV, sont actuellement en réparation et modernisation au chantier Zvezdotchka à Severodvinsk.

Les 2 derniers sous-marins de la classe Delta-III plus ancienne, qui étaient basés sur la péninsule de Kola, ont quitté la Flotte du Nord l’an dernier. Le Borisoglebsk a été envoyé à Zvezdotchka pour être démantelé, pendant que le Ryazan était transféré à la Flotte du Pacifique après avoir effectué le 1er aout un tir réussi de missile balistique, en plongée depuis la mer de Barents, selon Interfax.

Source : Barents Observer (Norvège)