La marine australienne n’a plus de système de sauvetage pour sous-marins

  • Dernière mise à jour le 27 décembre 2008.

La marine australienne est à la recherche de nouvelles options pour secourir des sous-marins en détresse après que son système de sauvetage n’ait pas réussi à récupérer sa certification de sécurité.

Cela signifie qu’il n’y a plus de capacité de sauvetage en eau profonde disponible pour les sous-mariniers en Australie, 13 ans après que le gouvernement fédéral ait promis de développer un moyen de sauvetage national efficace.

Un sous-marin australien en détresse devrait attendre jusqu’à ce qu’un véhicule de secours soit amené de Grande-Bretagne, ce qui soulève des doutes sérieux sur la possibilité qu’il arrive à temps.

Cette révélation intervient au moment où la marine australienne réforme en profondeur ses procédures d’urgence pour éviter un désastre du type du Koursk, à la suite de la voie d’eau à bord du HMAS Dechaineux et ses 55 membres d’équipage.

Cette décision, qui a été révélée hier dans The Australian, est destinée à réagir en quelques secondes à une voie d’eau, avant qu’elle ne soit plus gérable par l’équipage.

L’impossibilité de créer une capacité de sauvetage en immersion profonde en Australie intervient après une série de défaillances qui ont endommagé le véhicule de sauvetage de la marine australienne, le Remora.

En décembre 2006, 2 hommes étaient restés bloqués pendant 12 heures à bord du Remora à une immersion de 140 m au large de Perth lorsqu’un câble d’acier le reliant à son navire support s’est rompu.

Il a fallu 4 mois supplémentaires pour récupérer le Remora, qui a été renvoyé à son fabriquant au Canada pour y être remis en état, ce qui, selon la marine, devait prendre de 6 à 8 mois. Néanmoins, 20 mois plus tard, la marine australienne reconnait qu’elle n’a toujours pas obtenu la certification complète du système et ne peut toujours s’en servir.

Elle explore désormais des options pour un nouveau système de sauvetage pour sous-marins.

Le Remora, d’un poids de 16.5 tonnes et baptisé du nom d’un poisson-pilote qui s’accroche aux requins, se fixe sur le sous-marin en détresse et permet à 6 survivants d’être remontés à la surface.

Le véhicule, qui est opérationnel jusqu’à plus de 500 m, doit être embarqué à bord d’un navire de soutien et transporté sur le lieu de l’accident. Il est actuellement entreposé à Henderson, en Australie Occidentale, attendant des essais à la mer avant de pouvoir récupérer éventuellement sa certification complète.

Un élément clé du Remora — son système de lancement et de récupération — n’a pas réussi à obtenir son certificat de sécurité à cause de nouvelles exigences imposées par l’autorité d’évaluation de la sécurité , Det Norske Veritas.

DNV a indiqué à la marine australienne qu’elle devait renforcer la structure et ajouter des contrôles automatiques sur le système de lancement et de récupération existant avant qu’il ne puisse obtenir un certificat de sécurité. Cependant, de telles modifications couteraient des millions de dollars, poussant la marine australienne à envisager des solutions alternatives pour un système de sauvetage.

"L’Australie va utiliser le système de sauvetage de sous-marins LR-5 basé en Grande-Bretagne comme solution temporaire tout en envisageant des systèmes robustes et économiques pour l’avenir," a indiqué un porte-parole de la défense. "L’Australie est déterminée à disposer d’un système national de sauvetage et envisage toutes les options."

La défense prétend que le véhicule de sauvetage britannique peut atteindre l’Australie "dans un calendrier approprié" mais refuse d’être plus précis.

"La durée nécessaire pour transporter le LR5 de Grande-Bretagne jusqu’au sous-marin en détresse va dépendre de la disponibilité des moyens de transport au mement de l’incident et de l’endroit où se trouve le sous-marin en détresse," a indiqué un porte-parole. "Ce système était en service dans la Royal Navy jusqu’au mois dernier et c’est un système fiable."

Les sous-marins australiens de la classe Collins disposent de 5 jours de réserve d’urgence en plus des vivres normales.

Cependant, le sauvetage au fond de la mer doit être effectué rapidement à cause de la détérioration rapide de la qualité de l’air et des conditions relativement froides.

Un rapport mené en 2005 à la demande de la marine avait estimé que le système de sauvetage souffrait d’un "nombre significatif de risques élevés", dont "la défaillance d’équipements critiques pendant les essais et les opérations, la compétence du personnel armant le système et le respect des procédures d’urgence".

Source : The Australian (Australie)