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La Russie a renforcé ses opérations sous-marines. Elle teste régulièrement les capacités américaines de lutte-anti-sous-marine dans une nouvelle bataille de l’Atlantique, explique le commandant de la 6è Flotte.
Dans un article publié dans l’édition de juin de la revue Proceedings, le vice-amiral James Foggo III présente une nouvelle ère dans la « guerre » entre les sous-marins américains et russes, qu’il surnomme « la 4è bataille de l’Atlantique ».
Dans son article, l’amiral Foggo compare le niveau actuel de la posture sous-marine russe aux grandes batailles sous-marines entre les Alliés et les Allemands durant les 2 Guerres Mondiales, et entre les Soviétiques et les Américains pendant la Guerre Froide.
« Une fois encore, une force sous-marine russe, efficace, expérimentée et technologiquement avancée, nous met au défi. Les sous-marins russes rôdent dans l’Atlantique, testant nos défenses, se confrontant à nos forces maritimes, et préparant le champ de bataille sous-marin pour se donner l’avantage en cas de futur conflit, » écrit l’amiral Foggo.
« Non seulement, la Russie a augmenté ses capacités et ses opérations d’une façon alarmante, mais sa politique de sécurité nationale vise à mettre au défi les États-Unis et leurs alliés et partenaires de l’OTAN. »
Depuis que la Russie a fait main basse sur la Crimée en 2014, les navires de surface, les sous-marins et les avions de la marine russe sont beaucoup plus actif dans des opérations de présence, en particulier les sous-marins.
Des responsables russes ont été très explicites à propos de l’augmentation des sous-marins russes au cours des 2 dernières années. Le chef de la marine russe, l’amiral Viktor Chirkov, avait déclaré en mars 2015 que les opérations des sous-marins avaient augmenté de 50%.
« C’est logique et nécessaire pour garantir la sécurité de l’état, » avait-il déclaré à l’époque dans la presse officielle russe.
Alors que les navires de surface et les avions russes sont technologiquement en retard sur leurs équivalents américains, La Russie a conservé une forte base industrielle sous-marine depuis l’effondrement de l’Union Soviétique.
A la fin 2014, l’officier américain en charge de la construction des sous-marins avait déclaré lors d’une conférence qu’il était tellement impressionné par la nouvelle classe de sous-marins d’attaque russe Yassen qu’il avait une maquette du premier de cette classe, le Severodvinsk.
« Nous aurons face à nous des adversaires potentiels puissants. Il suffit de regarder le Severodvinsk, l’équivalent russe d’un SSGN (sous-marin nucléaire lanceur de missiles de croisière, » expliquait alors le vice-amiral Dave Johnson, directeur du bureau des sous-marins. « Je suis tellement impressionné par ce sous-marin que j’ai demandé à la Navy de construire une maquette à partir de données non-classifiées. »
En plus de leurs sous-marins nucléaires, les Russes améliorent les capacités techniques de leurs sous-marins classiques. Les Kilo pourront lancer des missiles de croisière à longue portée Kalibir NK.
« Ce sont les sous-marins auxquels nous avons le plus de difficulté à faire face en raison de leur discrétion intrinsèque, » écrit l’amiral Foggo. « Comme l’a démontré le lancement de missiles Kalibr en décembre dernier depuis la Méditerranée sur la Syrie, les dirigeants russes vont utiliser de telles armes à volonté, sans les mêmes restrictions que nous avons envers les dommages collatéraux. »
Pour l’amiral Foggo, les sous-marins russes constituent un « arc d’acier », depuis l’Arctique jusqu’à la mer Noire.
« Combiné avec les patrouilles intensives et fréquentes de sous-marins en Atlantique Nord et en mer de Norvège, et à leurs forces déployées en Syrie, la Russie a la capacité de mettre en danger presque toutes les forces maritimes de l’OTAN, » conclut-il.
Source : US Naval Institute