Le nouveau sous-marin S-80 de la marine espagnole accumule 1 milliard € de surcoût

  • Dernière mise à jour le 1er décembre 2014.

Le programme d’armement le plus compliqué actuellement en développement par l’Espagne, accumule 7 ans de retard et des centaines de millions € de surcout.

Chaque innovation comporte des risques, et marcher en solitaire aussi. A cela s’ajoute la gestion d’entreprise et politique d’un programme industriel de défense par une entreprise publique. Tout ceci se conjugue dans le programme des nouveaux sous-marins espagnols S-80 développés par Navantia.

Le programme est né en 2003 avec un budget prévisionnel de 1,7 milliard €. Aujourd’hui, il dépasse les 2,1 milliards au moins, puisque ni le ministère, ni Navantia, ne donnent de chiffres. La livraison à la marine espagnole du premier exemplaire est prévue pour 2018, avec 7 ans de retard sur les plans initiaux, retard qui a aussi un cout, puisqu’il a obligé à moderniser les sous-marins actuellement en service pour prolonger leur durée de vie.

Les problèmes de surpoids rencontrés (plus de 100 t) ont nécessité une modification, un allongement de 7 m de la coque, alors que la construction du 1er exemplaire était déjà très avancée.

Le ministère de la défense a répété que le cout du programme n’allait pas augmenter. Mais il apparait que le nombre de sous-marins construits serait finalement réduit à 3. Le prix de chaque sous-marin passerait de 438 millions € (en 2003) à 711 millions (+62 %).

Devant les difficultés techniques rencontrées, il faut souligner l’impossibilité techniques, aujourd’hui encore, d’intégrer le système de propulsion anaérobie à l’intérieur de la coque.

L’Espagne a dû faire appel aux Etats-Unis pour sauver le programme. Un contrat a été signé avec Electric Boat pour son assistance technique, d’abord pour solutionner le problème de surpoids, et maintenant pour trouver une solution pour l’intégration du système de propulsion.

Les obstacles techniques rencontrés par le programme trouvent en partie leur origine dans la séparation d’avec l’associé français, DCNS, qui accompagnait Navantia pour les sous-marins, d’abord pour les Agosta actuellement en service, ensuite pour la conception du Scorpène, un produit conçu au départ en commun. Ce différent s’est retrouvé devant les tribunaux. Les problèmes trouvent aussi leur cause dans la définition insuffisante du projet, tant sur le plan technique que financier.

Source : La Estrella Digital (Espagne)