Doctrine : Le retour en grâce de la lutte ASM au sein de la Royal Navy

  • Dernière mise à jour le 6 juin 2008.

Il y a 20 ans à peine, à la fin de la Guerre Froide, la Royal Navy était principalement concentrée — en terme de doctrine, de matériel et de formation — sur l’entraînement et l’exécution de la lutte anti-sous-marine (ASM). A l’époque, le terrain de chasse envisagé était l’Atlantique Nord-Est, s’étendant depuis la faille Groenland - Islande - Grande-Bretagne et en mer de Norvège et de Barents, et ses proies étaient les sous-marins de la Flotte du Nord soviétique.

Finalement, le jeu du chat et de la souris qui s’est déroulé pendant cette période prolongée de paix "chaude" s’est terminé beaucoup plus rapidement que la plupart aurait pu le prédire.

La chute du Mur de Berlin, l’éclatement de l’Union Soviétique et la quasi-implosion de sa flotte sous-marine, autrefois crainte, ont fait que, au milieu des années 90, la priorité portée à la lutte ASM était considérée par la Royal Navy comme un héritage du passé.

A l’époque, des officiers de haut-rang ont reconnu que la marine ne pouvait plus justifier son existence en temps que force spécialisée dans la lutte ASM et qu’elle devait plutôt se transformer en une force expéditionnaire concentrée sur la projection de puissance depuis la mer.

Bien sûr, cela ne signifiait pas que la menace sous-marine avait disparu complètement. La marine russe, quoi qu’appauvrie, continuait à se déployer, bien qu’avec un rythme très diminué.

Cependant, il était reconnu que le défi des sous-marins à l’avenir serait plus probablement constitué par les marines régionales qui achetaient des sous-marins classiques modernes qui, dans les mains d’opérateurs efficaces, pourraient être utilisés pour fermer des points de passage stratégiques et / ou menacer l’accès à un théâtre d’opération.

Donc, la lutte ASM au sein de la Royal Navy n’est pas morte, mais elle s’est certainement affaiblie. Et au moment où la Grande-Bretagne est engagée dans 2 campagnes terrestres, elle demeure démodée et un domaine très touché en terme de ressources.

C’est un type de lutte dont la Royal Navy reconnait qu’elle a pris une mesure du risque à court terme. En outre, il n’y a aucun doute que la conduite effective de la lutte ASM dépend de compétences très précieuses, mais aussi très périssables, qui ont été de moins en moins pratiquées au cours des dernières années.

Pour certains, le balancier est allé peut-être trop loin. C’est pourquoi l’exercice ’Phoenix’, conduit en avril dernier par des navires de la Royal Navy participant à la mission ’Orion 08’ alors qu’ils naviguaient vers l’est entre la mer d’Arabie et la côte ouest de l’Inde, a été considéré comme une opportunité bienvenue de tester le comportement de 2 de ses plus récents matériels ASM mis en commun : le sonar actif passif à basse fréquence 2087 et l’hélicoptère embarqué Merlin HM.1.

Effectué en océan Indien du 16 au 20 avril, l’exercice ’Phoenix’ cherchait à évaluer et tester comment les portées de détection accrues attendues du sonar 2087 — un puissant sonar de recherche de zone développé par Thales Underwater Systems — pourraient être exploitées par le système acoustique intégré du Merlin afin que les menaces sous-marines potentielles puissent être repoussées au loin. De plus, l’exercice se déroulait dans un environnement sonar particulièrement difficile : le gradient acoustique négatif rencontré en océan Indien signifiait que le son se propage virtuellement droit vers le fond de la mer.

Le reste de l’article n’est disponible que sur abonnement auprès de Jane’s.

Source : Jane’s (Grande-Bretagne)