Sauvetage de sous-mariniers : un nouveau système de secours termine ses essais

  • Dernière mise à jour le 12 mai 2008.

Un nouveau système de sauvetage de sous-marins, développé ensemble par la France, la Norvège et le Royaume-Uni, a terminé avec succès ses essais au large de la Norvège.

Le véhicule de secours s’est fixé le mois dernier sur le sous-marin norvégien Uredd par 87 m de profondeur dans le fjord Husnes, juste au sud de Bergen.

Lors de la même série d’essais, le véhicule a effectué une plongée profonde à 610 mètres pour démontrer ses vastes capacités d’intervention. Bien que tous les essais d’acceptation en eau profonde n’aient pas été entièrement terminés, il y a eu suffisamment d’étapes clés franchies pour que les essais soient déclarés un succès. Les essais des sas en immersion profonde, de fixation avec un angle allant jusqu’à 60° et de récupération du véhicule par mer agitée auront lieu prochainement.

Le NSRS et son navire-support
Récupération du NSRS

Lorsqu’il sera mis en service, il promet d’offrir un système complet de secours pour des sous-mariniers bloqués, dans l’hypothèse où l’impensable arriverait à leur sous-marin, n’importe où dans le monde.

"Le NSRS [1] approche la fin d’une période complexe qui a combiné la conception, la construction et les essais," a indiqué le Commander Dickie Burston, responsable de l’équipe NSRS. "Il va maintenant avancer et donner aux nations participantes une capacité de classe mondiale."

Le système est financé en commun par la France, la Norvège et la Grande-Bretagne. Il fournira une capacité efficace de secours pour un coût de 200 millions d’€ sur les 30 ans de sa durée de vie.

Intérieur du NSRS
Intérieur du NSRS

Il complètera le nouveau système américain, le Submarine Rescue Diving and Recompression System, basé à San Diego. Tous les 2 doivent entrer en service cette année, peuvent être déployés dans le monde entier et sont disponibles au profit de toutes les nations utilisant des sous-marins. Le système est constitué d’un véhicule avec un système de lancement et de récupération portable, une installation de transfert sous pression pour décompresser en sécurité le personnel évacué d’un sous-marin pressurisé, et un système d’intervention pour la surveillance et la préparation du sauvetage.

C’est l’étape finale d’une période de 3 ans de conception et de construction dans le cadre d’un contrat de 10 ans passé avec Rolls-Royce Power Engineering comprenant le soutien et la mise en œuvre.

Pour les essais du mois dernier, le système était embarqué sur le navire-support Harstad, un navire des gardes-côtes norvégien, qui a appareillé le 26 janvier de Glasgow.

Le système a très bien supporté un passage difficile au large du cap Wrath avec des vents à 74 nœuds, des vagues de 10 m et un roulis de 30°. Tous les systèmes ont fonctionné correctement à l’arrivée en Norvège. 4 séquences complètes de fixation ont été effectuées, avec des approvisionnements transférés par les sas du sous-marin norvégien.

L’équipage du sous-marin, y compris le commandant, sont montés dans le véhicule pour y jeter un coup d’œil.

Lors de sa plongée la plus profonde, le véhicule de secours qui avait été auparavant testé pour des profondeurs allant jusqu’à 840 mètres, est descendu par paliers de 100 m à un peu plus de 600 m avec des vérifications complètes du système à chaque palier.

D’autres essais sont prévus au cours des 6 prochains mois. Le mois prochain, le système sera installé à bord de l’Argonaute affrété par la marine nationale pour un exercice médical de 2 jours pour tester l’installation de transfert sous pression et développer le traitement des blessés et la coordination des secours.

Des essais d’aéroportabilité, des entraînements et d’autres exercices continueront dans l’été. Il pourrait participer à l’exercice de l’OTAN ’Bold Monarch’ [2] au large de la Norvège à la fin mai début juin 2008.

Le projet est géré par l’équipe Defence Equipment & Support du ministère britannique de la défense au nom des 3 nations. Lorsqu’il sera mis en service, il sera géré par l’équipe de projet intégré In Service Submarines et les systèmes de sauvetage actuels LR5 et Scorpio quitteront le service opérationnel.

Pour le Cdr Burston, les essais ont été une étape importante : "En tant qu’ancien commandant de sous-marins, je ne m’attends pas à ce que des sous-marins coulent," a-t-il expliqué. "Ils sont bien conçus, construits et entretenus, les équipages sont bien formés.

"Mais il n’est pas possible de se protéger contre toutes les éventualités et d’éradiquer complètement les défaillances de matériels, les erreurs humaines ou même simplement les accidents.

"Des sous-marins heurtent encore des montagnes sous-marins non cartographiées ou ont des incendies majeurs à bord et, même si les équipages ont réussi dans presque chaque cas à les ramener en sécurité au port, si un sous-marin devait couler et une partie de l’équipage rester en vie à bord, il est fondamental que les marines puissent les secourir.

"Le système de sauvetage de sous-marins va nous donner à nous et à toute autre nation qui souhaite y être associée, une solution économique et parfaite pour l’accident dont nous espérons qu’il n’arrivera jamais."

Un autre défi attend l’équipe : il s’agit de trouver un nom pour le véhicule de sauvetage.
"SRV1 fait assez stupide," explique un membre de l’équipe. "Il faut un nom approprié qui soit le symbole de son rôle dans le sauvetage de vies à grande profondeur."

Notes :

[1NATO submarine rescue system : système de sauvetage de sous-marins de l’OTAN.

[2Un exercice de recherche et de sauvetage avec la participation de la Russie.

Source : Royal Navy (Grande-Bretagne)