Interopérabilité du soutien spirituel : des aumoniers militaires participent à un exercice de l’OTAN

Tout au long de l’exercice Baltic Operations 2023 (BALTOPS 23), les pays alliés et partenaires n’ont pas seulement déployé des forces terrestres, aériennes et maritimes - ils ont également mis en œuvre, formé et renforcé leur corps spirituel.

En préparation de l’exercice, 14 aumôniers représentant huit nations se sont réunis à bord de l’USS Mount Whitney pour la conférence préparatoire des aumôniers, axée sur les concepts d’interopérabilité, les événements d’exercice, la coordination logistique et les compétences et protocoles partagés. Au cours de l’exercice proprement dit, 19 aumôniers de onze nations sur onze navires ont soutenu leur propre personnel naval et ont participé à des événements d’interopérabilité des aumôniers.

Au cours des deux semaines d’exercices, les aumôniers ont rencontré des marins au cours de dix événements différents. Ces engagements, d’une durée allant de deux heures à deux jours ou plus, ont réuni différents aumôniers de religions et d’origines diverses, allant de l’humanisme au protestantisme. Au cours de visites plus courtes, beaucoup ont simplement rencontré des marins, exprimé leur appréciation et se sont interrogés sur leur bien-être. Des visites plus longues ont vu des conversations approfondies, des services religieux et une formation dispensée sur des sujets spirituels liés à l’armée, tels que les blessures morales.

« Nous faisons ce que nous pouvons nous soutenir les uns les autres en tant qu’humains pendant cet exercice et dans les opérations de l’OTAN », a déclaré le capitaine de vaisseau américain Brian Weigelt, aumonier des US Naval Forces Europe and Africa / US Sixth Fleet. « Cette démonstration de soins au-delà des frontières nationales est révélatrice de la confiance que nous avons dans toute l’Alliance. En ce sens, notre « altérité » est une grande force. Cet aumônier n’est pas obligé d’être là, mais à cause du souci que nous avons les uns pour les autres, ils investissent cet effort… Cela devient alors une source d’encouragement pour leur peuple.

Ces aumôniers servent déjà lors de déploiements dans les forces armées de leur pays respectif - dans la plupart des services navals, les aumôniers sont des officiers de marine et des professionnels du ministère religieux qui se concentrent sur la préparation spirituelle de leur équipage assigné.

"Les aumôniers se rapportent aux marins et aux marines en raison de leur identité pastorale, de leur vocation à prendre soin de toute la personne", a déclaré Wiegelt. « Tout en servant en tant que professionnels du ministère religieux, ils s’occupent de tous, quel que soit leur rang ou leurs convictions religieuses ou non religieuses, et jouissent d’une confidentialité totale. Mais ils servent également d’officiers de la Marine qui comprennent les défis uniques de la vie en mer et la culture de l’organisation dans son ensemble.

Cette compréhension s’associe fermement à leur vocation de renforcer la préparation spirituelle. Directement concernés par le bien-être individuel des marins ou des marins, ils offrent des solutions et des conseils qu’un chef belliqueux ne peut pas offrir. Soucieux du bien-être mental et émotionnel du chef, ils sont souvent une force directrice pour les commandants dans l’évaluation et le renforcement de l’état de préparation général de leurs commandements. Ils font partie intégrante de l’unité – d’autant plus lorsque cette unité est en route, séparée de la civilisation par des kilomètres de mer sans trace. Que se passe-t-il lorsque ce navire n’a pas d’aumônier ? Qui est pour combler le vide ?

Alors, entrez dans BALTOPS - pratiquez cette intégration, familiarisez les commandants opérationnels avec ces aumôniers étrangers et introduisez les équipages dans de nouveaux lieux d’orientation spirituelle et de soutien personnel. L’interopérabilité des forces spirituelles alliées et partenaires est centrée sur l’établissement de la confiance pour toutes les personnes impliquées.

« Avoir un aumônier étranger formé et capable d’opérer avec la force d’un autre pays reflète la nature de l’Alliance de l’OTAN – nous travaillons à l’interopérabilité dans tous les domaines », a déclaré Weigelt. « Il peut y avoir des scénarios où un aumônier n’est pas présent sur un navire, et il y a un besoin critique ; ou quelque chose s’est produit qui a dépassé la capacité d’un aumônier individuel. Par exemple, s’il y a eu un suicide sur un navire en mer, la seule ressource immédiate pour fournir une réponse supplémentaire à la crise peut être un aumônier d’une marine étrangère. Ou s’il y avait un décès d’homme à la mer, tout l’équipage en serait traumatisé, et plus d’un aumônier pourrait être nécessaire pour faire face à la réponse initiale.

Alors que l’exercice touche à sa fin, la force d’aumônerie se réunira à Kiel, en Allemagne, pour la première conférence d’interopérabilité du soutien spirituel MARCOM de l’OTAN. Là, ils passeront en revue les événements de l’exercice, détermineront ce qui s’est bien passé et sur quoi ils devraient se concentrer l’année prochaine, et commenceront la planification préliminaire. Leurs deux sujets d’intérêt seront les normes de soins pour l’aumônerie dans le domaine maritime de l’OTAN et le rôle des aumôniers dans le combat maritime.

« Les avantages de ce dialogue sont que nous apportons notre propre éventail d’expériences en aumônerie et dans divers contextes », a déclaré Wiegelt. « En réfléchissant à ces sujets et en s’engageant dans d’autres approches, nous devons réfléchir plus pleinement et plus profondément à nos propres pratiques, ce qui sert à renforcer notre propre professionnalisme. Alors que nous nous engageons à ce niveau sur la façon dont nous prenons soin des marins et des marines, nous améliorons en fait la qualité des soins que nous fournissons. Et comme mentionné précédemment, un lien fort se développe au fur et à mesure que nous travaillons sur ces problèmes, nous donnant un sentiment de solidarité qui renforce notre propre engagement envers le travail, et nos marins et marines bénéficient de ce niveau accru d’énergie.

Source : US Navy