Un véhicule de sauvetage pour sous-marins de l’US Navy testé au Canada

  • Dernière mise à jour le 6 mai 2007.

Les sous-mariniers de l’US Navy, se trouvant àbord d’un sous-marin en détresse, pourraient être ramenés en sécurité àla surface grâce àla technologie de North Vancouver.

Cette semaine, un véhicule de secours innovant pour sous-marins, conçu et construit par OceanWorks International Corp. pour l’US Navy (au cout de 100 millions de $, développement et livraison compris), a eu son premier aperçu des conditions sous-marines alors qu’il commençait ses essais à partir d’un quai de Burnaby.

Dans seulement 15 mètres d’eau, le module pressurisé télécommandé de secours — dont l’immersion maximale est de 610 mètres, emporte un équipage de 2 personnes et est conçu pour ramener à la surface 16 sous-mariniers à la fois — effectue des manœuvres de base.

"Ce que nous faisons, ce sont des tests en eau peu profonde," a indiqué le directeur général d’OceanWorks International, Glen Viau, dont la société a travaillé sur le module durant les 6 dernières années. "Nous mettons le véhicule dans l’eau, nous le faisons bouger, nous testons toutes les fonctions."

Un élément clé sur cet engin est ce qu’ils appellent une jupe articulée de transfert, une structure ouverte en bas, attachée sous le module, qui vient se fixer sur le sas de sauvetage des sous-marins.

"La jupe a 2 joints rotatifs qui lui permettent de s’ajuster au sas, quelque que soit la gite du sous-marin, de 0 à 45°," a indiqué Viau.

A Burnaby, le module est testé à la fois avec un angle de 0 et de 45° sur une maquette de sas de sous-marin.

Lorsque la jonction est étanche, une pompe enlève l’eau et un passage permet aux sous-mariniers d’embarquer dans le module.

"Notre véhicule de secours égalise sa pression avec celle du sous-marin et, ainsi, peut transférer le personnel sous pression," indique Viau. "Lorsqu’il arrive en surface, le module peut s’amarrer à une chambre de décompression et laisser le personnel y entrer . . . où ils peuvent décompresser en sécurité en surface."

Viau a déclaré que, selon la taille et la classe du sous-marin en détresse, il pourrait y avoir entre 30 et plus de 100 membres d’équipage attendant d’être secourus.

"Donc, s’il s’agit d’un gros sous-marin nucléaire, il pourrait falloir de 7 à 8 voyages."

Le module de sauvetage est conçu pour travailler par mer agitée et dans des zones avec de forts courants sous-marins.

Les 2 personnes à bord du module — qui est autrement télécommandé depuis un véhicule à bord du navire de soutien qui le transport vers le site de secours — commandent les systèmes de soutien de la vie, ouvrent et ferment les panneaux, actionnent les pompes et aident les sous-mariniers à sortir du sous-marin.

"Ils sont aussi entrainés pour aider s’il y a des blessés graves," a déclaré Viau. "Il y a un espace vide où on peut installer une civière vers le véhicule de secours."

Le cout du contrat du module — et du véhicule de contrôle, du système de mise à l’eau et de récupération, du treuil ombilical et de la grue — n’a pas été dévoilé par OceanWorks, une filiale de Oceanworks International Inc. une société américaine de Houston.

Composant essentiel du Submarine Rescue and Decompression Recompression System [1] (SRDRS), le module construit par OceanWorks est conçu pour être transporté par voie aérienne en moins de 72 heures de sa base de San Diego vers n’importe quel port du monde.

Puis il est embarqué sur un navire militaire ou civil et se dirige ensuite vers le sous-marin à secourir.

Au cours des 2 ou 3 semaines, le module sera remorqué vers Indian Arm, où il sera ancré dans environ 150 mètres d’eau.

"Et nous allons tout refaire," a indiqué Viau. "Une fois que ces essais seront terminés, nous serons remorqués vers Egmont sur Jervis Inlet, et nous referons ces essais par environ 610 m d’immersion."

Lorsque les essais finaux seront terminés et que les problèmes seront corrigés, le système sera envoyé à San Diego, où OceanWorks commencera la mise en service pour l’US Navy.

Au départ, l’US Navy avait seulement commandé un module de secours.

"Nous sommes confiant que, au cours des prochaines années, ils nous en commanderont un second, afin qu’ils puissent effectuer des maintenances et des remises en état sans perdre la capacité."

Dans les années 90, OceanWorks avait construit un système similaire pour la Marine Australienne.

"Il est actuellement sur le chemin du retour ici pour une remise en état et des améliorations," a indiqué Viau. "C’est la prochaine chose sur laquelle nous allons travailler."

Viau a indiqué que la création du module et son éventuel développement est "une sacré grosse affaire", pas seulement pour le Canada et sa compagnie mais pour toute l’industrie sous-marine de Lower Mainland.

"Cela montre en vérité la technologie canadienne, et certainement il y eu beaucoup de soutien de l’industrie sous-marine de Lower Mainland, qui est vivante et en bonne santé.

"Ce sont des compagnies comme International Submarine Engineering, Kongsberg Mesotech et beaucoup de sous-traitants."

Notes :

[1Système de décompression - recompression et de sauvetage de sous-marin.

Source : The Vancouver Sun (Canada)