Exercice de sécurité nucléaire àl’Arsenal de Cherbourg

  • Dernière mise à jour le 22 octobre 2004.

« Montlouis 2004 », c’est le nom de l’exercice de sécurité nucléaire qui s’est déroulé hier après-midi sur le site du Homet àl’Arsenal. Un exercice destiné àvérifier le bon fonctionnement des procédures en cas d’accident ou d’incident.

Le scénario est le suivant : un incendie se déclare au sein de l’installation nucléaire du Homet, à l’Arsenal, où sont stockés des déchets radioactifs.Cet incendie entraîne la destruction du système de ventilation du bâtiment. Pour aggraver les choses, une rupture de confinement entraîne le dégagement d’un nuage toxique dans l’atmosphère. Les conditions météo dispersent le panache au sud, ce qui a pour effet de nécessiter l’évacuation de l’îlot Blaison.

« La formation d’un nuage radioactif est irréaliste » assure le commandant Jean-Pierre Brettancher, chargé de la sécurité nucléaire du site. « Mais cela à l’avantage de faire travailler un maximum d’équipes... »

Chaque installation dispose d’un plan d’urgence. Justement, l’alerte est déclenchée à 13 h 30. Priorité à la sauvegarde des personnes, et de l’environnement. Très vite, la zone est isolée. Seule un sas de sortie permet d’y accéder.

Là, sous le contrôle des marins pompiers, les personnes contaminées (il y en aura sept au total pendant l’exercice) sont dirigées vers une tente de décontamination. « On commence par vérifier qu’il n’y a pas d’autres personnes dans les locaux. Il faut aussi éviter de contaminer l’ensemble des intervenants »

La gestion de cette crise se déroule à plusieurs niveaux.

Différents postes de commandements sont activés. Le PC sécurité nucléaire regroupe les informations et vérifie que toutes les procédures sont bien enclenchées. « Il faut que l’on teste notre capacité à faire face à ce type d’événement. » Des informations relayées au PC mis en place à la préfecture maritime, lui-même en relation avec les deux postes de commandement installés à Paris.

L’hypothèse d’un accident nucléaire à l’Arsenal n’est pas complètement folle. Si cela se produisait, il faudra être le plus efficace possible. L’exercice permet de valider toutes les procédures. « En fonction de la nature des rejets, de leur quantité, on essaye d’estimer quel pourrait être l’impact extérieur. Nous sommes entourés d’experts. Si nécessaire, on avertit la préfecture qui déclenche son plan de mise à l’abri des personnes ».

L’exercice effectué hier a duré cinq heures. Il a permis de constater que tous les services engagés dans la sécurité nucléaire étaient réactifs. Le plan d’urgence interne est cohérent. On notera que la direction générale de l’armement a participé pour la première fois à cette simulation en qualité d’autorité exploitante d’une installation nucléaire.

Le port militaire de Cherbourg comporte deux zones pouvant accueillir du combustible nucléaire : le chantier Laubeuf et la zone du Homet où se trouve une piscine contenant six anciens coeurs de sous-marins.

Source : Ouest-France