La marine argentine manque de pièces détachées et de financements pour l’entrainement et l’entretien

  • Dernière mise à jour le 25 novembre 2012.

La marine argentine ne vie pas l’un de ses meilleurs moments, pas seulement à cause du blocage de son voilier-école Libertad au Ghana ou de l’Espora en Afrique du Sud par manque de pièces détachées. Le reste de sa flotte souffre des conséquences d’années de manque d’entretien et d’entraînement avec ses corvettes, frégates et même sous-marins impliqués dans des incidents mécaniques ou de manœuvre.

Les corvettes Spiro et Gomez Roca et le destroyer Argentina ont connu plusieurs pannes provoquées par le manque d’entretien et à des erreurs humaines, selon des sources de la commission de la défense du parlement argentin.

Trois corvettes devraient patrouiller dans la zone économique exclusive — Drummond, Granville et Guerrico — mais « elles prennent rarement la mer par manque de ressources pour les besoins opérationnels, » expliquent les sources.

Ces incidents sont survenus au moment où le budget 2013 voté pour la marine prévoit une nouvelle diminution du nombre de jours de mer pour patrouiller dans sa ZEE. « Le budget de l’an prochain ne finance que 161 jours de mer et d’entrainement, contre 329 il y a seulement 2 ans. »

« C’est clairement insuffisant pour les 15 navires de la marine actuellement en état de naviguer, » a déclaré Julio Martinez, député de l’opposition et membre de la commission de la défense. Un entrainement correct exige au moins 90 jours de mer pour chaque navire, soit « une période équivalent à 1.350 jours pour l’ensemble de la flotte. »

« La corvette Espora et son équipage n’auraient pas connu un aussi mauvais moment en Afrique du Sud si la corvette Spiro, prévue au départ pour participer à l’exercice Altasur, ne s’était pas échouée sur un banc de sable en quittant Mar del Plata, » souligne Martinez.

Le brise-glace Admiral Irizar est indisponible depuis 2007, après un incendie qui a entièrement détruit sa salle des machines. Le calendrier original est dépassé depuis longtemps. Plus de 100 millions $ ont été dépensés pour sa remise en état, et l’Argentine loue chaque année le brise-glaces russe Vasily Golovnin pour sa campagne de 3 mois en Antarctique, pour 2 millions $ par mois.

Quatre destroyers, Almirante Brown, Heroína, La Argentina et Sarandí, connaissent eux aussi des problèmes de moteur qui ne peuvent être réparés par manque de pièces détachées et de budget.

Sur les 6 corvettes MEKO, 2, Parker et Rosales, attendent des pièces détachées. Et 2 avions Fokker F-28 de la marine sont cloués au sol parce que leurs pièces détachées sont bloquées en douane à cause des restrictions argentines sur les importations.

Les équipages de sous-marins, basés à Mar del Plata, ont besoin de 190 jours d’entraînement en plongée. L’an dernier, ils ont seulement passé 19 heures en plongée. Les sous-marins Salta, Santa Cruz et San Juan connaissent des problèmes d’entretien.

Et pourtant, « en aout 2010, la ministre de la défense, Nilda Garré, avait annoncé que l’Argentine prévoyait de construire un sous-marin nucléaire, » conclut Martinez.

Source : MercoPress (Uruguay)