Les militaires américains veulent plus de sous-marins

  • Dernière mise à jour le 8 février 2006.

Le rapport sur la stratégie militaire àlong-terme publié jeudi par les plannificateurs du Pentagone, dessine un avenir plus flexible, orienté sur la lutte anti-terroriste pour l’armée américaine.

Comme prévu, la revue quadriennale de la Défense, un rapport examiné très attentivement et rédigé par de hauts responsables militaires, appelle au doublement du rythme de construction de sous-marins d’attaque, à 2 par an d’ici 2012.

Mais un autre point de ce rapport pourrait être négatif pour les bases sous-marines de la côte Atlantique et en particulier celle de Groton [1]. Le document préconise un changement dans la répartition de la flotte sous-marine qui devrait baser "60 % de ses sous-marins sur la côte Pacifique pour soutenir les engagements, la présence et la dissuasion," diminuant le nombre de ceux basés sur la côte Atlantique. Actuellement, c’est un partage égal entre les côtes, chacune accueillant la moitié de la cinquantaine de sous-marins d’attaque.

Eric Wertheim, éditeur de Combat Fleets of the World [2], a indiqué qu’une telle décision était justifiée. "C’est là que les missions se déroulent," a-t-il déclaré. "S’il doit y avoir un conflit impliquant des sous-marins, selon toutes probabilités, il se déroulera dans le Pacifique."

La Chine apparaît désormais comme une puissance sous-marine de plus en plus puissante, et les tensions sur le statut politique de Taïwan font d’un affrontement entre les marines américaine et chinoise une possibilité, pensent des experts militaires.

Le représentant américain Rob Simmons, un Républicain dont la circonscription comprend Groton, reconnait la "menace très réelle et grandissante dans le Pacifique," mais il souligne en même temps que le passage sous la calotte glaciaire rend les sous-marins de Groton plus proches de l’Asie et du Moyen-Orient que ceux basés sur la côte Ouest.

"Je suis heureux que le Pentagone prenne cette menace au sérieux," indique Simmons dans un communiqué, "mais il doit reconnaître que notre force sous-marine est utilisée à son maximum partout dans le Monde - si nous n’augmentons pas le rythme de construction et ne maintenons pas le nombre de sous-marins disponibles, alors nous ne faisons que déplacer les fauteuils sur le Titanic pendant qu’il coule."

C’est un sentiment partagé par le Gouverneur M. Jodi Rell et les sénateurs du Connecticut. Tous ont applaudi au doublement du rythme de contruction mais ont déclaré qu’il devrait commencer immédiatement.

"Electric Boat [3] a annoncé des licenciements faute de commande de la part de l’US Navy," a déclaré Rell dans un communiqué. "L’expertise que le chantier va perdre en attendant 6 années de plus l’augmentation de la production met en danger la qualité de la future production des sous-marins."

Les projections à long-terme de construction de la Navy, publiées le mois dernier, indiquaient que 2012 serait l’année où la production serait augmentée. Mais comme le sénateur Christopher J. Dodd, démocrate, l’a indiqué vendredi dans un communiqué, "La Navy continue de repousser ces dates." Il a ajouté : "Nous ne pouvons nous permettre d’attendre."

Alors que la Navy a déclaré qu’elle avait besoin de 48 sous-marins d’attaque, les prévisions de construction ne permettent pas d’atteindre cet objectif puisque les sous-marins de la classe Los Angeles sont désarmés plus rapidement que les nouveaux sous-marins de la classe Virginia sont construits. "Elle ne peut maintenir cet objectif," a déclaré le sénateur démocrate Joseph I. Lieberman, dans un communiqué.

Le rapport fixe aussi l’objectif que les sous-marins Virginia soient construits pour moins de 2 milliards de $. "Nous travaillons à limiter le couts des sous-marins de la classe Virginia afin de soutenir les efforts de la Navy d’obtenir un rythme de construction de 2 par an aussi rapidement que possible," a déclaré Casey.

Notes :

[1L’US Navy a demandé à la faire fermer.

[2Flottes de Combat du Monde

[3Le chantier naval qui construit la moitié des sous-marins américains.

Source : Hartford Courant, United States