L’US Navy en partie responsable des ennuis du San Antonio

  • Dernière mise à jour le 5 juillet 2010.

Depuis le jour de son admission au service actif dans l’US Navy, le navire amphibie San Antonio a été handicapé par de couteux défauts. Cinq ans plus tard, il est amarré à Norfolk, de graves défauts lui interdisant d’être envoyé en mission.

Un rapport publié jeudi dernier indique que l’US Navy, de même que les concepteurs et les constructeurs, sont responsables des problèmes que connait le bâtiment.

Le rapport détaille les conclusions de 6 mois d’enquête. Bien qu’il n’ait étudié que le San Antonio, les résultats pourraient aider à corriger les défauts des 4 autres bâtiments de la classe en service.

Premier des 5 bâtiments de la série à prendre la mer, le San Antonio a connu les plus graves problèmes. Malgré sa courte vie, le bâtiment a été rappelé plusieurs fois pour des réparations de grande ampleur qui ont couté au moins plusieurs dizaines de millions $.

Le plus grave des problèmes concerne les 4 moteurs diesel, et c’est sur ce point que l’enquête s’est particulièrement concentré. Elle avait été ordonnée après que les équipages aient découvert de petits morceaux métalliques dans les roulements des moteurs. Ces morceaux métalliques avaient pollué l’huile du moteur, et cela entraînait la panne des roulements — puis des moteurs.

L’enquête a déterminé que c’est la mauvaise qualité des soudures et du travail lors de la construction du bâtiment, ainsi que des problèmes de conception du moteur lui-même, qui a permis que l’huile soit polluée. Le San Antonio a été construit par Northrop Grumman dans son chantier d’Avondale en Louisiane. Le moteur, de marque Colt-Pielstick, a été fabriqué par Fairbanks Morse, mais la Navy n’a pas identifié de défaut dans les composants fabriqués par Fairbanks Morse.

Et la Navy est aussi en partie responsable : si elle avait correctement supervisé et contrôlé la construction du bâtiment, les problèmes auraient pu être détectés et corrigés plus tôt.

Pour les enquêteurs, l’équipage du San Antonio n’a pas réussi à détecté les défauts avant qu’ils ne provoquent des dégâts importants.

"L’équipage a été lent à identifier la pollution de l’huile (à cause) de divers problèmes," indique le rapport. En particulier, il explique que des marins n’avaient pas été correctement formés et ne vérifiaient pas correctement les systèmes vitaux.

Sur les 42 marins du San Antonio qui auraient dû suivre une formation spécifique pour ces moteurs, seuls 3 l’avaient fait. Sur les 50 qui auraient dû être formés sur le système de lubrification, un seul l’avait fait.

Le rapport indique aussi que certaines formations comprenaient des informations erronées, que plusieurs mois manquent dans l’historique des cours et que de nombreux marins du San Antonio ont suivi des cours sur un système qui n’existe pas à bord.

La dernière mission du San Antonio remonte à mars 2009. Il a passé la majeure partie des 16 derniers mois en réparation aux chantiers Earl Industries de Portsmouth. La Navy a refusé de préciser le cout des réparations depuis son admission au service actif, expliquant qu’ils sont toujours en négociation avec Northrop Grumman et ses sous-traitants.

Selon un analyste, le San Antonio a subi au moins 39 millions $ de réparations depuis 2007. Il faudra au moins 7,5 millions $ pour réparer les problèmes actuels.

La Navy a annoncé en janvier dernier que le plus récent bâtiment de la classe San Antonio, le New York, avait besoin d’importantes réparations de ses moteurs.

Source : Virginia Pilot (Etats-Unis)