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La marine nationale envoie 10 bâtiments et 30 avions participer au prochain exercice Brilliant Mariner organisé par l’OTAN et dont l’objectif est de qualifier la composante maritime de la NRF (NATO Response Force : force de réaction rapide de l’OTAN), a expliqué le 25 mars l’amiral Jean-Louis Kérignard.
Cette importante participation navale reflète le soutien de la France aux efforts de la NRF, que Paris voit comme un outil de transformation et d’interopérabilité, mais qui ne s’étend pas au déploiement en Afghanistan, a déclaré le général Philippe Got [1].
"C’est la première fois que la marine nationale envoie autant de bâtiments," explique l’amiral Kérignard. "Il y aura une forte visibilité française. Il y a beaucoup en jeu."
Le contre-amiral, Jean-Louis Kérignard est le commandant de la Force aéromaritime de Réaction rapide, basée à Toulon. C’est lui qui va diriger l’ensemble des forces impliquées dans l’exercice Brilliant Mariner, qui réunira 36 bâtiments de surface, 4 sous-marins et 31 avions appartenant à 11 pays de l’OTAN. La Suède, qui n’est pas membre de l’OTAN, a été invitée à participer et va envoyer 2 corvettes et un chasseur de mines.
La force française comprend le porte-avions Charles de Gaulle et 19 avions de chasse — 7 Rafale et 12 Super Etendard — ainsi que 2 avions radar Hawkeye, le bâtiment de projection et de commandement Mistral et un sous-marin nucléaire d’attaque, l’Emeraude.
L’exercice se déroulera du 12 au 22 avril. Il est destiné à qualifier la composante maritime pour une durée de 6 mois qui commencera le 1er juillet. L’objectif de l’exercice est de stabiliser la situation dans la région fictive de Cesaria. La flotte et ses avions réagiront aux scénarios conçus pour refléter des événements actuels, y compris la piraterie, le nettoyage ethnique et les menaces terroristes.
Une partie de l’exercice consistera à réagir aux actions des corvettes furtives Visby de la marine suédoise. Le Danemark enverra des chasseurs F-16, qui participent à l’exercice terrestre Brilliant Ardent qui se déroulera en même temps en Allemagne.
L’US Navy va envoyer la frégate Boone et un avion de patrouille maritime Orion P-3.
L’Allemagne et le Danemark accueillent l’exercice qui se déroulera en mer du Nord.
Les bâtiments français vont appareiller de Toulon pour rejoindre les autres éléments dans la zone opérationnelle. L’amiral Kérignard a indiqué que ce sera la première fois qu’il naviguera dans ces eaux. Sur le chemin de la zone d’exercice, la force française s’entraînera avec la marine espagnole, qui va envoyer des bâtiments de surface, et avec la Royal Navy sur le chemin du retour. La marine britannique devrait faire participer un destroyer Type 45 de la classe Daring.
La participation française à la NRF est basée sur le concept original d’une force de réaction rapide, destinée à un déploiement en dehors du théâtre européen, a indiqué le général Got. Cette doctrine ne prévoit pas d’utiliser la force pour répondre aux besoins opérationnels sur le théâtre afghan, comme le souhaitent les Etats-Unis et la Grande-Bretagne. D’autres pays européens de l’Alliance partagent la position française, qui est que la force de réaction est prête à répondre aux crises émergentes, a-t-il expliqué.
[1] Chef de la division Emploi à l’Etat-major des armées.
Source : Defense News (Etats-Unis)
