L’océan est trop étendu pour empêcher toutes les attaques de pirates

  • Dernière mise à jour le 3 décembre 2009.

Les forces navales internationales ne seront jamais capables de sécuriser complètement l’immense étendue d’océan où les pirates somaliens attaquent des navires au large de l’Afrique de l’Est, a expliqué mardi le commandant de l’opération européenne Atalante.

Au cours l’une des dernières attaques, les pirates ont capturé un pétrolier grec, le Maran Centaurus, alors qu’il transportait 275.000 t de pétrole brut.

Le commandant de l’opération Atalante indique que le Maran Centaurus naviguait à l’est d’une zone que l’Union Européenne conseille d’éviter, donc il ne pouvait pas forcément s’attendre à être attaqué. Les pirates retiennent maintenant 11 navires et 264 membres d’équipage, indique le contre-amiral Peter Hudson.

"La nouvelle de cette attaque illustre parfaitement les problèmes que pose la protection et la surveillance d’une zone qui couvre plusieurs millions de km²," explique Hudson, qui commande l’opération européenne Atalante de lutte contre la piraterie.

Hudson précise que le fait que les pirates attaquent désormais des navires jusqu’à 1.000 nautiques (1.850 km) des côtes constitue un défi important, et que la force européenne ne peut pas protéger complètement une zone aussi grande. La stratégie de la force européenne dans le golfe d’Aden est d’augmenter le temps qu’il faut aux pirates pour monter à bord afin qu’un navire ou un hélicoptère puisse être envoyé sur place.

"La difficulté dans une région aussi grande que l’océan Indien, avec le faible nombre de moyens dont nous disposons, est que les pirates peuvent tenter leur chance jusqu’à ce qu’ils arrivent à monter à bord, parce qu’il n’y a rien pour les en empêcher," explique-t-il.

Hudson précise que les pétroliers comme le Maran Centaurus peuvent être des cibles tentantes.

"Ils sont gros, pas très rapides, sont bas sur l’eau... Donc un pirate déterminé peut réussir," a expliqué Hudson lors d’un voyage au Kenya.

Et à cause des produits inflammables, les pétroliers ne peuvent embarquer d’équipes de protection embarquées.

Hudson prévient que le problème de la piraterie ne sera pas résolu "en parcourant l’océan Indien et en capturant des pirates. La solution à long-terme est à terre, en Somalie."

Source : Washington Post (Etats-Unis)