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Le nouveau gouvernement d’Angela Merkel va entrer en fonction ce lundi à Berlin. Et ce même jour verra aussi la signature de l’accord pour la fourniture de 2 sous-marins allemands de type Dolphin à la Marine israë lienne.
Dans ses réunions préparatoires à la prise des rênes du pouvoir avec le chancelier sortant, la chancelière-élue a approuvé l’accord de vente entre l’Allemagne et Israël négocié par Gerhard Schroeder. Dans un entretien avec le supplément week-end de Haaretz réalisé avant les élections allemandes, Merkel a fait allusion au fait que, si elle était élue, elle soutiendrait la vente. En approuvant l’accord, elle envoit un message clair sur la force des liens en matière de défense entre les 2 pays.
Il y a un grand degré de symbolisme que l’article sur la signature de l’accord sur les sous-marins survienne au moment où les efforts de la communauté internationale pour tenter de stopper le développement par l’Iran d’armes nucléaires atteignent le moment de vérité - ceci, à cause du lien direct entre l’achat de sous-marins du type Dolphin par la Marine israëlienne et le programme nucléaire iranien.
A la veille de la première Guerre du Golfe, en 1990, l’état-major des forces armées israëliennes avaient décidé d’annuler les projets sous-marins de la Marine. La décision, prise par le chef d’état-major adjoint d’alors Ehud Barak, estimait que les futurs missions et les menaces attendues ne nécessitaient pas de sous-marins.
Cette décision était pour le moins surprenante, parce qu’il était déjà clair alors qu’un, au moins, des états hostiles de la région tente de construire un arsenal nucléaire. Comme il est apparu lors de la Guerre Froide, le développement d’une capacité de seconde frappe est la dissuasion la plus efficace face à une menace nucléaire - en d’autres termes, le développement d’un système d’armes que l’ennemi ne peut détruire même s’il lance une attaque nucléaire surprise.
Les sous-marins, comme l’ont appris les 2 super-puissances, offrent la plus fiabilité en ce qui concerne la capacité de seconde frappe. Ils sont difficiles à localiser, et encore plus difficiles à frapper. Heureusement, le gouvernement allemand, dont les dirigeants avaient mauvaise conscience d’apprendre que des entreprises allemands avaient aidé l’Irak à développer des armes chimiques, a décidé de donner à Israël deux sous-marins, du même modèle que celui dont le développement avait été stoppé par l’Etat-Major.
La marine israëlienne a reçu le premier sous-marin en 1999, et il avait alors été décidé d’acheter un troisième sous-marin, avec une partie du financement payé par le gouvernement allemand.
Des sources étrangères indiquent que les Israëliens ont décidé d’utiliser les sous-marins comme capacité de seconde frappe, et que par conséquent, les sous-marins ont été équipés de missiles nucléaires. Le problème est que, selon la pratique habituelle dans toutes les marines du monde, il n’y a en mer de façon permanente qu’un seul sous-marin. Les 2 autres, pendant ce temps, sont en maintenance. L’acquisition des sous-marins supplémentaires va permettre à la marine israëlienne d’avoir en permanence 2 sous-marins à la mer, et par conséquent, la dissuasion nucléaire d’Israël sera beaucoup plus fiable face à un ennemi disposant de l’arme nucléaire.
Comme les récents développements dans la région le démontrent, cet ennemi disposant de l’arme nucléaire pourrait être l’ Iran. Mardi, le comité des gouverneurs de l’AIEA (Agence Internationale de l’Energie Atomique) tiendra une réunion extrêmement importante sur le renvoi éventuel de la question iranienne devant le conseil de sécurité de l’ONU. La réunion sera un test critique pour l’AIEA - connue comme "le chien de garde nucléaire de l’ONU " - qui, jusqu’à présent n’a pas montrée de détermination particulière à poursuivre les états qui violent la lettre du Traité de Non-Prolifération des armes nucléaires (TNP), dont l’Iran est aussi signataire.
Le directeur général de l’AIEA, Mohamed ElBaradei, a néanmoins reçu cette année le Prix Nobel de la Paix, mais il semble faire partie d’une longue liste de lauréats dont le travail, après avoir reçu le prix, fait regretter de l’avoir attribué.
ElBaradei continue la tradition de son prédecesseur, Hans Blix, qui, à la veille de la première guerre du Golfe, publiait un rapport où il saluait le régime de Saddam Hussein pour avoir rapidement adhéré au NPT.
Il est cependant apparu peu de temps après la guerre, que l’Irak n’était qu’à 6 mois de terminer le développement de l’arme nucléaire. ElBaradei aussi, dans un rapport préalable à la réunion du comité des gouverneurs, a salué la coopération de l’Iran avec l’AIEA. Il note toutefois au passage que l’Iran doit continuer à remettre à l’AIEA les informations et documents pertinents sur ses activités nucléaires. ET tout ceci se passe à un moment où les Iraniens refusent aux inspecteurs de l’AIEA l’accès à ses sites nucléaires, et après la révélation de plusieurs circonstances où l’Iran a caché des informations sur des activités interdites par le traité TNP.
Une décision de l’AIEA de ne pas transmettre le dossier au conseil de sécurité constituerait un signal négatif de la communauté internationale, et donnerait à l’Iran encore plus de temps pour se moquer des inspecteurs de l’AIEA. Les services de renseignement occidentaux sont divisés sur la question de savoir quand l’Iran franchira le point de non-retour, et ne sera plus dépendant d’éléments extérieurs pour terminer le développement de sa bombe, mais tous sont d’accord pour dire que cela ne sera pas long.
Certes, un Iran disposant de l’arme nucléaire n’est une vision qui réchauffe le coeur ; mais une préparation adéquate par Israël face à la menace attendue pourrait la neutraliser. L’acquisition des deux sous-marins allemands supplémentaires est un pas important dans la bonne direction.
Par Reuven Pedatzur
Source : Ha’aretz, Israel