La marine chinoise teste le ski-jump

  • Dernière mise à jour le 13 août 2009.

Les miracles de la technologie moderne, à savoir les satellites, ont fourni la preuve que la Chine teste l’utilisation de ses chasseurs Su-30 sur une "maquette" de rampe de décollage de porte-avions.

La Chine devrait bientôt disposer d’un porte-avions opérationnel, et il sera équipé d’une rampe de décollage (au lieu d’une catapulte à vapeur).

Il était vraisemblable que, quelque part, la Chine ait installé une installation d’entraînement au décollage avec cette rampe (ski-jump). Grâce aux images satellite, elle est maintenant localisée, à Xian-Yanliang.

Il peut paraitre étrange que cette installation soit située à 500 m d’altitude (plutôt qu’au niveau de la mer). Mais la région de Xian-Yanliang est très venteuse, ce qui permet d’utiliser l’installation, le vent quasi-permanent représentant le vent apparent provoqué par le déplacement du porte-avions.

L’an dernier, la Chine avait annoncé que ses premiers pilotes de porte-avions avaient commencé leur formation à l’Académie Navale de Dalian. Ils y subiront une formation de 4 ans pour devenir des pilotes pouvant opérer depuis un porte-avions. Les Russes ont averti la Chine qu’il pourrait leur falloir 10 ans au moins pour développer les connaissances et les compétences nécessaires pour mettre efficacement en œuvre un porte-avions.

Les Chinois ont commencé à remettre en état, depuis plusieurs années déjà, le porte-avions russe Varyag, rebaptisé en début d’année Shi Lang (le général chinois qui avait pris possession de Taïwan en 1681, la première fois que la Chine s’interressait à l’île). Le porte-avions fait partie de la classe Kuznetsov, que l’Union Soviétique avait commencé à construire dans les années 80. Il devrait prendre la mer pour commencer ses essais d’ici la fin de l’année.

Amarré depuis 2002 au chantier naval de Dailan, le Varyag est placé sous bonne garde. Mais il peut être aperçu depuis une autoroute voisine. Depuis cet endroit, il est visible que les Chinois travaillent sur le porte-avions : il a été repeint avec le gris des bâtiments chinois, des ouvriers travaillent sur la superstructure (en particulier au niveau de l’îlot). Du vieux matériel est débarqué et du matériel neuf est embarqué.

La classe Kuznetsov devait copier les porte-avions nucléaires américains. Pour des raisons de cout et de complexité, les ambitions ont été revues à la baisse. Leur déplacement est de 65.000t, ils n’ont pas une propulsion nucléaire, ni de catapulte. Le pont d’envol de 300 m de long peut accueillir 12 Su-27 navalisés (appelés Su-33), 14 hélicoptères anti-sous-marins Ka-27PL, 2 hélicoptères de guerre électronique et des hélicoptères de sauvetage. Il n’existe que 2 navires de ce type : le Kuznetsov, en service dans la marine russe et qui navigue actuellement en Méditerranée, et le Varyag.

Les Chinois sont en contact avec les compagnies russes et auraient acheté plans et technologies pour le matériel installé sur le Varyag. Certains dirigeants chinois veulent absolument disposer d’un porte-avions en 2010. Même pour la modernisation du Varyag, ce serait un calendrier ambitieux. Les Chinois ont déjà connu de graves problèmes lorsqu’ils ont essayé de construire trop rapidement de nouveaux matériels militaires.

Source : Strategy Page (Etats-Unis)