La Royal Navy lutte pour sa survie

  • Dernière mise à jour le 20 juin 2009.

La rivalité entre les 3 branches de l’armée britannique — armée de terre, Royal Air Force, Royal Navy — est devenue une véritable guerre ouverte : généraux, maréchaux de l’air et amiraux se battent pour préserver leurs budgets. Et c’est la Royal Navy qui est la plus vulnérable.

C’est une formidable démonstration de puissance navale qui accueillait la semaine dernière le visiteur à Portsmouth. Il y avait le porte-avions Invincible, vétéran des la guerre des Malouines, les destroyers Exeter, Nottingham et Southampton et les patrouilleurs Leeds Castle et Dumbarton Castle. 4 navires de ravitaillement de la Royal Fleet Auxiliary étaient aussi là — Fort Austin, Oakleaf, Brambleleaf et Grey Rover. Ensemble, ils auraient formé une flottille formidable, capable de projeter l’influence britannique dans les endroits les plus éloignés. Mais cette task force ne naviguera jamais.

Tous ces navires sont sous cocon ou en attente d’être démantelés. L’Invincible est le navire-amiral d’une flotte fantôme, constituée au fil des années puisque la Royal Navy, qui régnait autrefois sur les mers, s’affaiblit inexorablement. L’endettement public atteint des niveaux critiques et les appels pour des réductions budgétaires se font de plus en plus forts au sein du Gouvernement britannique. La défense, moins sensible en terme électoral que la santé, l’éducation ou la sécurité sociale, est déjà dans la ligne de mire du ministère des finances. Gordon Brown a montré peu d’attention pour l’armée — c’est lui qui, alors qu’il était à la fois ministre de la défense et chargé de l’Écosse a relégué la supervision des forces armées au statut de travail à temps partiel.

Peu appréciés par leurs maîtres civils, les chefs des armées ont été surpris à se battre entre eux. Les rivalités inter-armées, qui sévissaient depuis toujours en toute discrétion, sont apparues au grand jour alors que les généraux, les maréchaux de l’air et les amiraux cherchent à préserver leur part d’un gâteau budgétaire de plus en plus petit. Les 3 dirigeants des armées, le général Sir Richard Dannatt, chef de l’état-major général, le maréchal de l’air Sir Glenn Torpy, chef d’état-major de l’Air Force, et l’amiral Sir Jonathon Band, Premier Lord de l’Amirauté, prennent leur retraite le mois prochain. N’ayant rien à prendre, on ne prend plus de gants au ministère britannique de la défense. Un officier de la Royal Navy impliqué dans la planification, explique : "C’est un état effroyable de lutte intestine qui doit s’arrêter parce, sinon, cela va permettre au Trésor de prendre des mesures et de faire plus de dégâts qu’al-Qa’eda."

Le budget de la défense, 38 milliards £ (44,7 milliards €) l’an dernier, 2,2 % du PIB, est sous une pression sévère. Il ne sera pas réduit en valeur absolue mais le rythme de son augmentation sera réduit — il sera donc dépensé 10% de moins que prévu au cours des 5 prochaines années. Cela peut ne pas sembler trop grave, jusqu’à ce qu’on aborde l’“inflation de défense”.

Lorsqu’un navire, un avion ou un missile entre en service, il coute invariablement plus cher, généralement beaucoup plus, que le matériel qu’il remplace. Un complexité plus grande est un facteur important mais de mauvaises décisions d’achat et la mauvaise gestion des projets jouent souvent une part. Même lorsque l’inflation générale est faible, le budget de la défense doit augmenter pour suivre le rythme de l’inflation de défense. Une réduction du rythme d’augmentation du budget de la défense, exacerbée par le cout de la guerre en Afghanistan, signifie l’élimination de programmes chéris. "Le budget de la défense est monstrueusement sous-financé, ce qui conduit à de fortes tensions entre les services," explique Lord Boyce, ancien Premier Lord de l’Amirauté et chef de l’état-major de la défense.

La Royal Navy, soi-disant l’armée majeure, est la plus vulnérable. Malgré des années de coupures, elle est attaquée par l’Armée et la Royal Air Force. Leurs cibles sont les 2 nouveaux porte-avions, Queen Elizabeth et Prince of Wales, qui doivent être les pièces maitresses des opérations navales des 50 prochaines années. Plus gros bâtiments jamais commandés par la Navy, ils pourront accueillir jusqu’à 36 avions F35 Joint Strike Fighter, et doivent entrer en service en 2014 et 2016. Cout : environ 4 milliards £ (4,7 milliards €) pour les navires et le double pour les F35. La Navy a vendu la majeure partie de ses bijoux de famille pour financer les porte-avions, acceptant des coupures brutales dans les sous-marins nucléaires, les destroyers et les frégates.

L’armée de terre est en pointe pour les attaques contre les porte-avions : elle estime qu’il s’agit d’un gaspillage d’argent. Le mois dernier, le général Dannatt les a qualifié de "reliques de la Guerre Froide", inadaptés à la guerre moderne. Tirant aussi sur le Typhoon, le nouveau chasseur de la RAF, il a déclaré devant les parlementaires : "Je ne peux que conclure que la plupart des investissements prévus dans la défense ont un rapport très douteux avec les défis auxquels nous faisons face aujourd’hui et dans le futur."

Il a estimé qu’il n’était pas normal que seulement 10% du budget d’équipement pour la période 2003-2018 soit destiné aux systèmes terrestres, comme les véhicules blindés, alors que l’armée de terre assure la majeure partie des combats. Les généraux veulent que les autres services reviennent dans la réalité et arrêtent de gaspiller des milliards pour des symboles hi-tech de leur virilité. Ils aimeraient que la RAF dépense moins pour les chasseur et plus pour les avions de transport et les hélicoptères dont ils ont besoin pour envoyer et ramener les troupes sur le champ de bataille.

Mais la menace la dangereuse pour la Navy vient de la RAF. Depuis sa formation en 1918, la plus récente des 3 armées a cherché à avoir un monopole sur la puissance aérienne. Pendant un temps entre les 2 guerres mondiales, elle a contrôlé l’aéronavale, et en 1966, elle a réussi à couler le projet CVA-01, un porte-avions proposé par la Navy. Le résultat de cette victoire bureaucratique de la RAF a été la quasi-défaire de la Grande-Bretagne face à l’Argentine en 1982 lorsque la Navy s’est retrouvée seule face à toute une armée de l’air avec seulement 2 porte-avions sous-dimensionnés et une poignée de chasseurs.

Les maréchaux de l’air ont à nouveau essayer d’étrangler l’aéronavale cette année, en proposant d’éliminer par mesure d’économie la flotte commune RAF-Navy de chasseurs Harrier. Cela aurait privé la Navy de l’expérience des chasseurs juste au moment où elle se prépare à mettre en service les nouveaux porte-avions. La RAF a perdu la bataille des Harrier et ils vont rester en service, mais Torpy, le chef d’état-major de la RAF qui a vu sa flotte de Typhoon réduite de 232 à 123 et la flotte de nouveaux Nimrod [1] réduite de 22 à 9, n’abandonne pas. La semaine dernière, il a déclaré au Sunday Telegraph que la rationalisation des Forces Armées conduirait inévitablement au contrôle par la RAF de tous les chasseurs britanniques.

"Nous devons tuer quelques vaches sacrées pour devenir plus efficaces," a-t-il déclaré — les vaches sacrées étant l’aéronavale, victorieux lors de la guerre des Malouines.

Attaquée sur 2 fronts, la Navy doit se justifier en temps qu’investissement national à long-terme — pas facile quand la politique de défense est en fait contrôlée par le Trésor, qui insiste sur une gestion annuelle des budgets. En riposte aux déclarations de ses collègues chefs d’état-major, l’amiral Band les a accusé ce mois-ci de "aveuglement maritime" parce qu’ils ne comprennent pas l’importance des opérations navales. Militant pour les nouveaux porte-avions, il a déclaré que, sans eux, la Grande-Bretagne retomberait au niveau d’une puissance navale de second ordre.

"Nous aurons toujours besoin de clubs couteux mais à haute capacité dans notre sac de golf, à moins que notre ambition soit seulement de jouer petit bras," a-t-il déclaré.

Mais il a un problème : tellement de ce que fait la Navy est invisible. Que ce soit les patrouilles anti-drogues en mer des Caraïbes, les patrouilles anti-pirates au large de la Somalie, le déminage dans le golfe Persique ou le recueil de renseignement par des sous-marins nucléaires d’attaque, les opérations navales font rarement l’actualité. Les Royal Marines, l’infanterie de la Navy, se sont distingués en Afghanistan mais, lorsqu’un téléspectateur voit un Marine, il ou elle pensera probablement qu’il s’agit d’un soldat de l’armée de terre. La contribution des pilotes de Harrier et d’hélicoptères de l’aéronavale est rarement soulignée. Si ça vole, alors c’est la RAF.

Et lorsque la Navy a fait les gros titres en mars 2007, c’était dans des circonstances très humiliantes. 15 marins et Marines de la frégate Cornwall avaient été capturés par les Iraniens alors qu’ils inspectaient des navires dans le golfe Persique. Les images des détenus souriant sur la route de la captivité ont été effacées par la décision inexplicable d’autoriser plusieurs à vendre leur récit aux journaux. Ce n’était pas très "Nelson".

Mais ce n’est pas seulement un problème de relations publiques. Pourquoi la Grande-Bretagne, qui a abandonné il y a un demi-siècle son empire mondial, a-t-elle besoin d’une marine de haute-mer ? Pourquoi pas une marine littorale, une force de défense côtière ? La réponse repose sur certains chiffres.

Le Royaume-Uni demeure un archipel très peuplé de 61 millions d’habitants dont la survie repose sur le trafic maritime. 92% du commerce britannique passe par la mer, contre moins d’un % par voie aérienne. Le trafic pétrolier — pétrole, produits chimiques et gaz liquéfié — représente près de 40% de tous les mouvements maritimes. Le gaz liquéfié représente l’avenir des besoins en énergie, les importations devraient augmenter de moitié d’ici 3 ans. La flotte marchande britannique n’es peut-être plus le colosse qu’elle fut, mais elle représente encore 20 millions de tonnes. Les matériaux de base et les produits finis dont dépend la Grande-Bretagne doivent utiliser 9 points de passage qui peuvent être facilement bloqués, et le pays est toujours engagé par un réseau de traités et d’arrangements informels exigeant une présence navale. Il y a aussi la dissuasion nucléaire, responsabilité de la Navy depuis 40 ans...

"Toutes les véritables grandes puissances sont des puissances maritimes," explique Lee Willett, analyste au Royal United Services Institute. "Les marines vous permettent d’opérer où et quand vous le voulez, au-delà de l’horizon ou de façon visible pour aider à prévenir les conflits."

Pourtant, la Royal Navy continue de se faner. Il y avait 413 bâtiments de guerre et navires auxiliaires en 1964 et 224 en 1982. Le chiffre d’aujourd’hui est 101, en comptant les 16 patrouilleurs utiliser pour entrainer les cadets des universités. Il y a seulement 22 navires d’escorte opérationnels, alors que le minimum fixé par la revue stratégique de 1997 est de 32, et seulement 7 (bientôt 6) SNA. Le nombre de chasseurs de mines a été réduit malgré le risque d’une attaque terroriste avec des mines dans l’un des 600 ports britanniques ou d’une campagne iranienne de minage du Golfe.

Le besoin d’une défense aérienne adéquate de la flotte, apprise avec douleur dans l’Atlantique Sud, a été oubliée. L’aéronavale a dû retirer ses Sea Harriers pour économiser de l’argent, et les Harriers qui décollent des 2 petits porte-avions restants, l’Illustrious et l’Ark Royal, sont du même type que la RAF, destinés à l’attaque au sol. Ils n’ont aucun radar d’interception aérienne et aucun missile air-air à longue portée. La Navy n’aura pas d’intercepteur correct avant l’entrée en service du F35. Actuellement, il est prévu de commander 138 F35 pour la RAF et l’aéronavale mais l’appareil est tellement cher (plus que les 65 millions £ — 76,8 millions € — pièce du Typhoon) que le gouvernement britannique n’est certain de la quantité qu’il peut s’offrir.

Les destroyers Type 42 fournissaient une deuxième couche de défense aérienne, mais seulement 5 de ces très vieux bâtiments (sur les 14 construits au départ) sont encore en service. Ils devaient être remplacés par 12 destroyers Type 45 offrant une capacité fortement augmentée avec le nouveau missile Sea Viper, mais le programme a 3 ans et demi de retard et a dépassé son budget d’1 milliard £ (1,18 milliard €). Au départ, 12 Type 45 devaient être construits mais ce nombre a été réduit à 6. Pour seulement un peu plus d’argent, ces navires couteux auraient pu être équipés de missiles de croisière Tomahawk, les rendant beaucoup plus flexibles, mais la RAF a bloqué l’idée parce que cela menaçait son rôle de frappe en profondeur. Les SNA de la Royal Navy sont équipés de Tomahawk, mais d’ici l’année prochaine, il ne devrait plus en rester que 6 en service. Il est prévu de construire 7 SNA de la classe Astute, mais ce programme est lui aussi en retard de 3 ans et demi avec 1,2 milliard £ (1,41 milliard €) de dépassement de budget. La Navy a besoin de remplacer ses 17 frégates, mais leur successeur, le Future Surface Combatant , ne touchera pas l’eau avant 2019.

Moins de navires signifie passer plus de temps en mer pour les hommes et femmes surchargées de travail de la Royal Navy. L’effectif est passé de 47.000 en 1997 à 35.000. Le ministère de la défense veut baser tous ses sous-marins à Faslane et tous les destroyers et les frégates à Portsmouth pour économiser de l’argent. Les marins des bâtiments de surface et des sous-marins actuellement basés à Plymouth devront déménager, ne voir leur famille que le weekends — quand ils ne sont pas en mer —, ou démissionner.

Dans le style gouvernement intemporel, les euphémismes s’accumulent pour masquer le triste état de la Royal Navy. Des bâtiments comme l’Invincible sont dits être en "disponibilité prolongée", ce qui signifie qu’ils peuvent reprendre la mer en cas d’urgence. En pratique, il serait trop long de les réactiver. Il y a aussi les "vacances de capacité", un terme enjoué pour la perte (dont on suppose — espère — qu’elle est temporaire) de compétences ou d’équipements vitaux.

"Il est assez facile pour les ministres de prétendre que plus les capacités des nouveaux navires sont importantes, moins nous en avons besoin," explique Lord Boyce. "Cela masque le fait évident que, si vous avez un bâtiment sur la côte ouest de l’Afrique, il ne vous est d’aucune utilité s’il y a une mission dans le Golfe Persique, peu importe qu’il soit extrêmement puissant. La réduction du nombre de frégates et de destroyers signifie que nous en avons beaucoup que nous en avons besoin."

L’amiral Band est tout aussi catégorique : "Avec la taille de la flotte, je ne peux plus aller dans aucun endroit de plus. Revenez dans 20 ans, et nous serons inquiets pour la situation en Asie et dans le Pacifique Ouest. Si on réduit trop la marine, tout ce qu’on pourra dire, c’est “Okay, ont ne va pas en Extrême-Orient”. Stratégiquement, ce serait incroyablement stupide.’’

Pendant que la puissance maritime britannique décline, sa place est prise par la Chine, l’Inde, la Russie, le Brésil et d’autres. La marine nationale française est maintenant sans doute supérieure à sa rivale de toujours.

"La Grande-Bretagne va contre la tendance en réduisant sa puissance navale," explique M. Willett. "Le cas de la Navy est toujours difficile parce que sa principale mission est la prévention, et comment peut-on prouver une réponse négative ?

"Vous avez la situation impossible dans laquelle on demande toujours plus à toujours moins de monde et de bâtiments. Il n’y a eu aucune analyse stratégique de la situation faisant face à la Grande-Bretagne depuis plus d’une décennie. L’attention portée à l’Afghanistan risque de provoquer une paralysie stratégique. Peut-on dire que résoudre l’Afghanistan va faire disparaitre tous nos problèmes ? Si la réponse est non — et c’est le cas — alors l’Afghanistan ne peut pas être la pièce centrale de notre stratégie de sécurité."

Lord Boyce ajoute : "Le problème de devenir totalement focalisé sur la terre, conséquence de l’Irak et de l’Afghanistan, est que nous nous focalisons sur la guerre d’aujourd’hui, pas sur celle de demain."

Les critiques des porte-avions accusent les amiraux d’avoir une mentalité rétrograde, focalisée sur les gros bâtiments précieux.

"Il n’y a rien qui nous oblige à dépenser près de 12 milliards £ pour ces 2 extravagances flottantes," déclare Andrew Brookes, analyste spécialiste de l’aérien à l’International Institute for Strategic Studies. "Leur seule utilisation est dans une guerre expéditionnaire et je ne vois pas un premier ministre s’embarquer dans un tel conflit, étant donné ce par quoi nous sommes passé en Irak et en Afghanistan."

La Royal Navy peut toujours s’abriter sous la protection des puissants porte-avions américains, explique la faction anti-porte-avions. Mais se produit une autre Guerre des Malouines ? Le cas qui ne doit pas se répeter d’une flotte britannique déployée hors de portée d’une aviation basée à terre, sans soutien américain, apporte la réponse.

Au contraire, la Royal Navy souligne la flexibilité des porte-avions en temps que morceaux de territoire souverain, pouvant se déplacer de 400 nautiques par jour, soutenir des opérations terrestres, agir de façon dissuasive contre des agresseurs et prendre part à une guerre navale de haute intensité.

Des contrats représentant 90% des coûts de construction des porte-avions ont déjà été signés, ce qui devrait garantir leur survie. Quand à savoir s’il y aura des avions pour mettre dessus ou des navires d’escorte pour les protéger, c’est une autre histoire.

Pendant que le nombre de bâtiments de guerre diminue, l’infrastructure nécessaire pour les construire fait de même. A moins qu’un niveau minimum de commandes soit maintenu, les chantiers navals ferment et les travailleurs expérimentés passent à autre chose. Il faut près d’une décennie pour concevoir et construire des bâtiments de guerre. On ne peut pas les faire apparaitre d’un claquement de doigt lorsque des événements imprévus se produisent. Et quant aux Etats-Unis, ils sont de plus en plus focalisés sur le Pacifique où la puissance chinoise augmente, laissant l’Europe se débrouiller toute seule.

"Si la Royal Navy et la RAF n’arrêtent pas de se chamailler pour commencer à vivre ensemble, le Trésor va s’assurer qu’elles meurent ensemble," avertit l’officier de planification. "C’est un problème de personnalités. Glenn Torpy a un caractère qui sème la discorde."

"Le sentiment général est qu’on ne peut plus revenir en arrière pour la Royal Navy," indique Steve Bush, rédacteur en chef de Warship World. "On n’a jamais vu récemment des coupures être annulées. Une fois que les chiffres ont été réduits, les politiques disent ’vous vous débrouillez avec ce que vous avez, pourquoi voulez-vous plus ?’"

"Les armées sont devenues les victimes leur propre attitude “on peut faire”," explique Lord Boyce. "Quels que soient les moyens, on se débrouille pour gagner."

Peut-être plus pour longtemps. L’amiral Band ajoute ceci : "L’importance de la mer pour la Grande-Bretagne ne changera jamais et notre liberté d’utiliser les mers va rester vitale pour la protection de nos intérêts nationaux. Seule une force maritime équilibrée, qui comporte à la fois le “gros bâton” du porte-avions pour prévenir le conflit et les navires de surface pour le soutenir, peut protéger cette liberté".

Notes :

[1De très couteux avions de patrouille maritime.

L'analyse de la rédaction :

Dans le Livre Blanc, l’un des arguments pour la réduction du nombre de frégates était que il serait possible de mutualiser avec la Royal Navy. En sera-t-elle encore capable ? Et on ne pourra même pas emprunter leurs porte-avions qui ne peuvent accueillir le Rafale.

Source : Daily telegraph (Grande-Bretagne)