Pirates libérés par les britanniques : c’est la faute au commandant

  • Dernière mise à jour le 5 juin 2009.

La libération de 10 pirates présumés dans le golfe d’Aden a été la décision du commandant du HMS Portland, a prétendu le ministère britannique de la défense dans une tentative d’écarter les critiques loin des règles d’engagement en vigueur dans la Royal Navy.

Au cours d’un débat au Parlement britannique, le ministre de la défense a été critiqué pour la libération de 10 pirates présumés, alors que des armes et des grappins avaient été découverts sur leurs bateaux.

"Clairement, il y a une déficience dans la loi internationale ou son interprétation, ou il y a quelque chose qui ne va pas avec nos règles d’engagement. Il ne peut pas être normal que des pirates, pris quasiment sur le fait, aient été libérés," a déclaré un parlement de l’opposition conservatrice.

Le secrétaire à la défense a défendu le ministère, expliquant que la décision de libérer les pirates avait été prise par le commandant du HMS Portland.

"La décision a été correctement prise par le commandant sur le terrain, dans le cadre des règles qu’on lui a fixé," a expliqué le secrétaire Hutton.

Bien que la Grande-Bretagne ait un accord pour transférer les pirates présumés aux autorités kényanes, le commandant a décidé de ne pas utiliser ce moyen, bien que les 10 pirates aient été en possession de tous les outils nécessaires pour une attaque.

"La décision a été prise par le commandant sur le terrain, dans le cadre des règles telles qu’il les voyait," a répété Hutton.

Lorsque les parlementaires ont remis en cause les règles d’engagement que les commandants doivent suivre, Hutton a déclaré que le commandant n’avait pas des preuves "suffisantes" pour arrêter les pirates et les remettre aux autorités kényanes.

Globalement, la Grande-Bretagne a des règles d’engagement adéquates vis à vis des pirates présumés, expliquant que la Royal Navy peut s’attaquer aux pirates présumés et utiliser la force létale si nécessaire.

Mais les règles d’engagement sont critiquées depuis quelques mois. Le Foreign Office aurait demandé à la Royal Navy de ne pas arrêter de pirates par crainte qu’ils puissent essayer d’obtenir l’asile. On ignore exactement si cette politique existe vraiment, mais la Grande-Bretagne a fait preuve de plus de modération avec les pirates que certaines de ses partenaires de la coalition maritime, comme la France, qui ont tendance à agir d’abord et poser des questions ensuite.

Source : Defence Management (Grande-Bretagne)