Un sous-marin indien aurait pisté des frégates chinoises en océan Indien

  • Dernière mise à jour le 4 février 2009.

Des frégates chinoises envoyées combattre la piraterie au large de la Somalie auraient été suivies (pistées) par un sous-marin d’attaque indien, rapporte la presse chinoise. Les 2 côtés auraient été au contact (à distance proche) pendant au moins une demi-heure, ont rapporté mardi les médias chinois. Après des séries de manœuvres au cours desquelles chaque côte a essayé de tester les faiblesses dans le système sonar de l’autre, les 2 bâtiments chinois auraient réussi à forcer le sous-marin indien à faire surface. Le sous-marin indien serait ensuite parti sans autre confrontation.

L’incident a été rapporté mardi par le journal Qingdao Chenbao et repris par de nombreux sites chinois. Ni Pékin ni New Delhi ne se sont exprimés sur ce sujet [1].

C’est la première opposition rapportée entre la Chine et l’Inde depuis la guerre qui les a opposé en 1962.

L’incident se serait déroulé le 15 janvier près du détroit de Bab Al-Mandeb, qui sépare le Yémen et Djibouti, à l’extrémité ouest du golfe d’Aden. Selon l’article, les destroyers chinois avaient repéré un sous-marin non identifié sur leur sonar.

La marine chinoise l’a ensuite identifié comme un sous-marin de 70 m de long armé de 20 torpilles. Bien que l’article ne précise pas directement le type, il comporte une photo d’archive d’un sous-marin indien de la classe Kilo, qui correspond à cette description.

Le sous-marin a essayé d’échapper aux bâtiments chinois en plongeant plus profond. Mais les destroyers ont poursuivi la chasse.

L’article indique que les bâtiments chinois ont envoyé un hélicoptère de lutte anti-sous-marine pour aider à la traque du sous-marin, qui a essayé de leurrer le système sonar des bâtiments chinois.

Mais les 2 destroyers ont finalement réussi à bloquer le sous-marin et l’ont contraint à faire surface. L’article précise que le sous-marin pistait les bâtiments chinois depuis qu’ils étaient entrés en océan Indien sur le chemin de la Somalie.

Il ajoute qu’à un moment, le commandant chinois a même ordonné à l’hélicoptère de préparer ses torpilles.

Le sous-marin indien aurait recueilli des signaux électroniques et des informations sur les sonars des bâtiments chinois. De telles informations seraient cruciales en cas de conflits en mer.

Les 2 destroyers que la Chine a envoyé en Somalie font partie des plus modernes. L’un d’entre eux, le Haikou, a été admis au service actif en 2005.

Il est rare que la presse chinois rapporte un tel incident entre la marine chinoise et des bâtiments étrangers. Bien que considéré comme un geste provoquant et inamical, il n’est pas inhabituel qu’un pays envoie des sous-marins pour recueillir des informations sur des marines étrangères.

En 2006, un sous-marin chinois avait été détecté alors qu’il pistait le porte-avions américain Kitty Hawk près de l’île japonaise d’Okinawa. Le sous-marin chinois avait même fait surface au milieu de ses navires d’escorte.

Notes :

[1La marine indienne a ensuite démenti l’ensemble de ces informations (voir note ci-dessous).

L'analyse de la rédaction :

La presse indienne, qui se fait l’écho de l’incident, indique que la marine indienne a démenti que l’un de ses sous-marins ait été impliqué ou même avoir des sous-marins dans la région.

Si l’information est exacte (après tout, les frégates chinoises se trouvaient en océan Indien), cela signifierait soit que le Kilo est moins discret qu’annoncé, soit que les sonars chinois sont meilleurs qu’on le pensait.

Source : South China Morning Post