Des amiraux de la Royal Navy sanctionnés discrètement après l’humiliation iranienne

  • Dernière mise à jour le 8 décembre 2008.

La Royal Navy a été accusée de mener une purge discrète des principaux amiraux impliqués dans le fiasco provoqué par l’arrestation par des Gardiens de la Révolution iranniens de 15 marins et Marines britanniques.

Ceux qui ont trempé dans l’humiliation de la Royal Navy, ont perdu leur poste de haut-niveau dans le cadre d’une tentative, disent certains, de supprimer tout souvenir de la débâcle, considérée comme l’un des plus graves embarras depuis que l’amiral Byng n’a pas réussi à protéger Minorque en 1756. Il avait été passé par les armes pour son incompétence.

Parmi les victimes de ce grand nettoyage se trouvent 2 vice-amiraux et le commandant du bâtiment sur lequel les marins étaient embarqués. Un haut-responsable, impliqué dans l’opération de communication qui a suivi leur retour en Grande Bretagne a depuis quitté le ministère de la défense.

“Tous ceux qui étaient impliqués dans cette débâcle savaient que leur carrière était terminée. Mais cela a été fait d’une façon très British pour éviter de donner l’impression d’une purge,” a expliqué une source proche de l’enquête interne.

En mars 2007, 8 Royal Marines et 7 marins, dont une femme, s’étaient rendus sans tirer un coup de feu après qu’ils aient été laissés sans couverture d’hélicoptère. Ils avaient abordé des navires suspects dans le nord du Golfe Persique pour contrôler l’absence d’insurgés ou de contre-bande. Téhéran avait prétendu qu’ils étaient dans les eaux iraniennes alors que les Britanniques ont maintenu qu’ils étaient dans les eaux internationales.

Ils avaient été libérés après 13 jours de captivité et exhibés à la télévision parlant à Mahmoud Ahmadinejad, le président iranien.

L’embarras de la marine avait été encore aggravé par la décision d’autoriser 2 d’entre eux à vendre leur histoire à des tabloïds.

Tony Blair, alors premier ministre, avait promis qu’il n’y aurait aucune chasse aux sorcières. En coulisse, cependant, de hauts responsables sont partis.

Le plus important était le vice-amiral Sir Adrian Johns, deuxième Lord de la Mer, qui a publiquement pris la responsabilité de la décision d’autoriser les 2 marins à vendre leur histoire. On ne lui a pas donné d’autre poste et il a pris sa retraite.

Le vice-amiral Charles Style, adjoint au chef d’état-major de la défense chargé des opérations, qui a dû expliqué à la presse ce qui était arrivé, a été remplacé après seulement 18 mois à son poste. Il a été nommé au commandement du Royal College of Defence Studies à Londres, son mandat de 3 ans l’amenant à l’âge de la retraite. Des sources du ministère prétendent qu’il a été traité injustement.

Le directeur de la communication du ministère à l’époque, James Clark, a suivi un cours au collège et a depuis démissionné pour devenir consultant. Il prétend ne pas avoir été écarté : “On m’a fait une proposition intéressante, je l’ai acceptée.”

Le Commander Jeremy Woods, le commandant du Cornwall, a été démis de ses fonctions en juillet dernier. Une évaluation a estimé qu’il n’était “pas en position de mener le navire de l’avant”. Il est toujours dans la Royal Navy.

Des Browne, le secrétaire à la défense à l’époque, a perdu son poste dans le remaniement d’octobre dernier. On considère en général qu’il a été viré.

Les 2 marins qui ont vendu leur histoire sont toujours dans la Navy. L’un est basé à Plymouth, l’autre est en cours à bord du Cornwall.

Le ministère a démenti toute purge, expliquant que ceux qui étaient impliqué ont “décidé de passer à autre chose”.

Source : The Times (Grande-Bretagne)