Menace sur l’aéronavale britannique : le Premier Lord de la Mer menace de démissionner

  • Dernière mise à jour le 7 décembre 2008.

La Royal Air Force tente d’utiliser la crise financière qui frappe le ministère britannique de la défense pour se débarrasser de l’aéronavale, ont indiqué la semaine dernière des sources internes à la défense.

Cette campagne, résumée par le slogan “une nation, une armée de l’air”, a conduit le chef de la Royal Navy, le Premier Lord de la Mer, l’amiral Sir Jonathon Band, à menacer de démissionner.

Le maréchal de l’air, Sir Glenn Torpy, chef d’état-major de l’armée de l’air, tente de faire avancer sa proposition de retirer du service les 75 Harrier actuellement partagés entre la marine et l’armée de l’air.

Torpy croit que l’absence d’un appareil d’attaque embarqué jusqu’à la mise en service du premier des nouveaux porte-avions, maintenant 2015 au plus tôt, ne sera pas un problème.

Il explique que, pour la prochaine décennie, les opérations militaires de la Grande-Bretagne se concentreront probablement en Afghanistan, et qu’il n’y a par conséquent pas besoin actuellement d’aviation embarquée.

Lorsque les nouveaux porte-avions entreront en service, la RAF pourra mettre en œuvre les Joint Strike Fighters qui seront embarqués à leur bord.

Retirer du service les Harriers en 2013 avec 5 ans d’avance est considéré comme un moyen relativement indolore d’économiser 1 milliard £, le prix à payer pour continuer à faire voler l’appareil.

C’est le prix des 2 contrats de soutien du Harrier, l’un avec BAE Systems et l’autre avec le motoriste Rolls Royce.

C’est le seul contrat de soutien qui n’a pas encore été signé. Le ministère pourrait donc décider de ne pas le faire sans avoir à payer de pénalités.

Se débarrasser des Harriers conduira aussi à la fermeture de la base commune de RAF Cottesmore à Rutland, ajoutant aux économies.

On pense que Torpy a le soutien du maréchal de l’air Jock Stirrup, le chef d’état-major de la défense, pour cette mesure qui devrait mener à un grave conflit entre la RAF et la Royal Navy.

Mais des sources navales haut placées ont indiqué la semaine dernière que Band démissionnera si les propositions de la RAF sont mises en œuvre. "Il en a assez," a indiqué une source. "La Navy n’arrête pas de subir des réductions pour recevoir les porte-avions."

Le conflit serait le plus grave depuis les coupures “à l’est de Suez” au milieu des années 60.

Band est furieux que la Royal Navy supporte la plus grande part des coupures provoquées par un trou de 2 milliards £ dans le budget de la défense, ont expliqué les sources.

Le secrétaire à la défense, John Hutton, annoncera la semaine prochaine que le projet chéri de la Royal Navy, les 2 porte-avions, seront retardés de 2 ans.

La Navy a accepté de réduire le nombre de ses bâtiments pour obtenir les porte-avions. Elle risque maintenant non seulement la perte de tous ses avions mains aussi des réductions majeures dans sa force sous-marine.

Une des nombreuses options destinées à économiser de l’argent prévoit d’accélérer le retrait des sous-marins d’attaque actuels de la classe Trafalgar et de retarder leur remplacement par des Astute.

Cela laissera la Navy avec seulement 4 SNA pour la période 2020 - 2025, contre 8 actuellement.

On a aussi dit au Times que ses nouvelles frégates, baptisés les nouveaux combattants de surface, ont été reportés indéfiniment et que les projets de désarmer les frégates vieillissantes du Type-22 ont été abandonnés.

Hutton a ordonné aux chefs de la défense de lui proposer un plan d’économie de 2 milliards £ pour le 19 décembre.

Source : The Times (Grande-Bretagne)