Lutte contre la piraterie : le dilemme allemand

  • Dernière mise à jour le 25 novembre 2008.

Les attaques de pirates au large de la Somalie ont provoqué un nouveau débat en Allemagne sur l’usage de la force. Le ministre allemand de la défense, Franz Josef Jung, a demandé un mandat "fort" pour la participation allemande à la force navale européenne contre la piraterie.

Cette demande a été reprise par Karl Lamers (CDU), vice-président de la commission de la défense du Bundestag, lors d’une émission de télévision matinale. Lammers a expliqué que la marine allemande devait pouvoir faire tout ce qui est couvert par les règles d’engagement du plan d’opération développé par l’Union Européenne, y compris l’usage de la force.

Un des points bloquants pour l’Allemagne est que la Bundeswehr n’est pas autorisée à effectuer des opérations de police. Lammers a indiqué que les pirates capturés par la Bundeswehr seraient envoyés en Allemagne pour y être jugés si les autorités militaires et judiciaires allemandes déterminaient qu’ils s’étaient attaqués aux intérêts allemands. Pour cela, des officiers de police allemands seraient basés à Djibouti, où des marins allemands sont déjà déployés pour participer à l’opération Enduring Freedom (OEF) d’interdiction des lignes de communication des terroristes en mer.

Pourtant, un expert allemand de la justice qui s’est exprimé au cours de la même émission, a indiqué que la Bundeswehr ne pourrait ouvrir le feu qu’en cas de légitime défense et ne pourrait pas agir si les pirates ne les attaquaient pas.

Pendant ce temps, la frégate Mecklenburg-Vorpommern est arrivée dans le golfe d’Aden pour participer à l’opération Enduring Freedom et dissuader les pirates. Le 23 novembre, son hélicoptère a été envoyé au secours de 2 navires menacés par les pirates qui se sont enfuis.

L'analyse de la rédaction :

Pour les Allemands, le terme Bundeswehr s’applique indifféremment aux 3 armées.

Source : Aviation Week (Etats-Unis)