La CTF-150 établit une zone de sécurité au large de la Somalie

  • Dernière mise à jour le 26 août 2008.

Les forces navales de la coalition se sont finalement déplacées dans le golfe d’Aden pour établir une zone de patrouille qui pourrait offrir aux navires marchands une voie de passage sûre au travers des eaux infestées par les pirates au large de la Somalie.

La décision sera certainement bien accueillie par les armateurs, dont les principaux représentants demandaient depuis longtemps une réponse militaire à ce problème grandissant.

Répondant à l’inquiétude largement répandue au sein du transport maritime, le Naval Forces Central Command a publié dimanche 24 aout un communiqué sur l’établissement de ce qu’il qualifie de Maritime Security Patrol Area (zone de patrouille de sécurité maritime) avec effet immédiat.

Cette zone, qui est sous le commandement du Commodore Bob Davidson de la marine royale canadienne, sera patrouillée par des bâtiments de la coalition pendant que des avions patrouilleront l’espace aérien.

“La MSPA est établie en soutien aux efforts permanents de l’Organisation Maritime Internationale,” continue le communiqué.

“Les actions de la coalition vont donner à l’OMI le temps de travailler à des actions préventives internationales qui mèneront au final à une solution à long-terme.”

Ce développement intervient pendant une semaine qui a vu la piraterie dans la région atteindre de sommets inquiétants.

En mois de 48 heures, 4 navires ont été attaqués, ce qui porte à au moins 7 le nombre de navires actuellement retenus.

Quelques 130 marins sont désormais retenus en otages.

Que les propriétaires de navire l’acceptent ou pas, il semble que le paiement de rançons de centaines de milliers de $ alimente seulement l’appétit des pirates somaliens pour l’argent frais et les pousse encore plus surement à attaquer d’autres navires.

“Rien ne les en dissuade. Donc évidemment, pour des pirates, des criminels et des chefs de guerre, c’est un moyen facile de se faire de l’argent,” explique Noel Choong, directeur du centre de signalement de la piraterie du Bureau International Maritime à Kuala Lumpur. “Personne ne vient vous arrêter, pas de police ... et vous vous faites tellement d’argent,” a-t-il expliqué à Reuters.

“C’est incroyable, de plus en plus de ces gens sortent en mer et attaquent des navires.”

L’argent liquide semble alimenter l’insurrection à terre. Des informations indiquent que le port de Kismayu (sud de la Somalie) est tombé vendredi entre les mains du groupe rebelle al Shabaab, lié à Al-Quaida.

Des Islamistes radicaux, financés par la piraterie, contrôlent maintenant toute la côte sud.

Certains spécialistes pensent que près de 1.200 somaliens sont maintenant impliqués dans la piraterie, contre seulement 100 il y a 3 ans.

L’étendue du problème peut être évaluée à partir d’une période de 2 jours, mardi et mercredi de la semaine dernière, qui a vu la capture d’un chimiquier malaisien, d’un cargo allemand, d’un porte-conteneur iranien et d’un pétrolier japonais.

Un cargo thaïlandais, un remorqueur nigérian et un porte-conteneur japonais sont déjà retenus. Certaines informations laissent entendre que la rançon exigée pour la libération du remorqueur nigérian atteint 1 million de $.

Un voilier ou un navire de plaisance non-identifié aurait aussi été attaqué samedi. Mais 2 plaisanciers allemands, attaqués il y a 6 semaines, ont été libérés.

Source : Lloyd List (Grande Bretagne)