Allemands et Japonais s’interrogent sur les vraies raisons pour lesquelles ils ont perdu le contrat australien

  • Dernière mise à jour le 13 juin 2016.

A Tokyo, on « se gratte la tête ». Et à Berlin, ils « secouent la tête », s’interrogeant sur les raisons qui ont fait que le Japon et l’Allemagne ont perdu face à la France le contrat de 50 milliards $ pour la construction des futurs sous-marins australiens.

Les 2 pays ont été informés des raisons pour lesquelles DCNS a remporté le contrat. Et tous les 2 sont convaincus qu’on leur a donné de mauvaises raisons.

Dans les 2 camps, on pense que DCNS a remporté le contrat parce que la société française construit des sous-marins nucléaires et que l’Australie veut se garder la possibilité de prendre cette voie.

Le ministre australien de la défense, Marise Payne, a certes écarté cette option. Mais le contrat prévoit que les technologies utilisées pour les sous-marins soient revues au cours de la construction.

Les Japonais ont été choqués lorsqu’ils ont été éliminés du processus d’évaluation compétitive.

Sous l’ancien premier ministre australien Tony Abbott, ils pensaient avoir le ticket gagnant parce que M. Abbott aurait conclu un accord verbal avec le premier ministre japonais Shinzo Abe pour acheter les sous-marins japonais Soryu.

Mais vers la fin du processus, ils ont été écartés de la compétition, ne laissant que les 2 concurrents européens. A Tokyo, ils cherchent à comprendre cette décision, « se grattant la tête ».

Il semble que l’Australie ait soulevé des inquiétudes à propos de leur hélice et expliqué que le sous-marin était trop bruyant. Le Japon aurait été conduit à croire que les problèmes techniques pourraient être réglés plus, lors de la phase de conception.

Il semble que les Allemands aient été en tête ou à égalité avec les Français sur un certain nombre de facteurs à cet instant. Mais ensuite la France a pris la tête en raison de la supériorité de son système de propulsion et de ses technologies furtives.

Selon une source, les Allemands s’interrogent sur la façon dont le processus a été mené, parce que eux aussi croyaient que les problèmes pourraient être corrigés après qu’un partenaire ait été retenu.

Les 2 pays sont persuadés que la raison non-dite pour laquelle ils ont été écartés est que l’Australie voulait se garder la possibilité d’un sous-marin nucléaire, comme ceux que DCNS construit.

Le PDG de DCNS Australie, Sean Costello, a démenti que les Français « aient proposé la propulsion nucléaire » comme possibilité durant le processus. Cependant, il maintient que le sous-marin français est supérieur parce qu’il utilise des technologies plus avances qui ont été développées pour le sous-marin nucléaire français.

« Notre offre n’a jamais proposé de propulsion nucléaire, à aucun moment. Mais les performances du sous-marin que nous proposons tirent avantage des technologies des sous-marins nucléaires, » explique-t-il.

Source : The Advertiser (Australie)