Le programme des SNLE indiens lui aussi affecté par l’annulation du contrat des torpilles Black Shark

  • Dernière mise à jour le 1er juin 2016.

La semaine dernière, le gouvernement indien a annulé un contrat pour la fourniture de 98 torpilles Black Shark. Cette décision aura un impact direct sur un projet stratégique important : la construction de 4 sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) de la classe Arihant.

Trois des 4 SNLE devaient être équipés de ces torpilles, dont l’achat a été annulé la semaine dernière. L’annulation pourrait entraîner la modification des tubes lance-torpilles des SNLE concernés, et donc le retard de 2 à 3 ans dans la mise en service du 2è exemplaire.

Whitehead Alenia Systemi Subacquei (WASS), le fournisseur des torpilles Black Shark, est une filiale du groupe italien Finmeccanica. Le ministère indien de la défense pense qu’une autre filiale de Finmeccanica, AgustaWestland, a payé des pots-de-vin pour l’achat en 2010 de 12 hélicoptères.

« Des alternatives à la torpille Black Shark sont envisagées. Mais à ce stade, il n’est pas possible de donner des détails, » a indiqué un porte-parole du ministère. Il a refusé de faire des commentaires sur le projet de SNLE.

Le premier SNLE, l’Arihant, qui effectue cette année ses essais à la mer, est équipé pour lancer des torpilles russes Type 53-65. Il n’est donc pas concerné.

En revanche, le 2è SNLE, l’Aridaman, actuellement à un stade avancé de construction à Visakhapatnam, a été équipé pour lancer les torpilles Black Shark. L’Aridaman doit être mis en service en 2018.

Les 98 torpilles 98 Black Shark dont le contrat a été annulée, étaient destinées aux 6 sous-marins Scorpène. Une 2è série de 49 torpilles étaient prévues, sous forme d’une option à ce contrat, pour les sous-marins nucléaires. Les torpilles italiennes avaient été intégrées avec l’assistance française dans le système de combat “Saransh”, de conception local, sur l’Aridaman et les 2 autres SNLE, le S4 et le S4*.

Les possibilités du ministère pour remplacer les torpilles Black Shark ont été réduites à 2 : des achats de gouvernement à gouvernement de torpilles SeaHake allemandes ou F-21 françaises. Les évaluations les plus optimistes au sein de la marine indienne disent qu’il faudra entre 2 et 3 ans pour acheter les nouvelles torpilles et plusieurs dizaines de millions de roupies pour modifier les sous-marins afin qu’ils puissent les tirer.

Le retard et le cout s’expliquent par le fait que les sous-marins sont configurés pour ne lancer qu’un seul type de torpilles. L’arme doit être reliée au système de combat qui convertit les informations provenant des senseurs du sous-marin en coordonnées géométriques permettant à la torpille de suivre sa cible. Les torpilles russes utilisées par la marine indienne ne peuvent être lancées par le Kalvari (le 1er Scorpène) ni par les SNLE classe Aridaman sans des modification matérielles et logicielles.

Source : India Today