Les avions de l’US Navy ne peuvent pas décoller de son plus récent porte-avions avec des réservoirs supplémentaires

  • Dernière mise à jour le 31 mars 2015.

Les principaux appareils de l’US Navy ne peuvent être lancés depuis son plus récent porte-avions s’ils sont équipés de réservoirs supplémentaires dont ils ont besoin pour augmenter leur rayon d’action : les nouvelles catapultes dont est équipé le porte-avions, provoquent une trop grande usure.

Le porte-avions USS Gerald R. Ford sur la James River en 2013
US Navy

L’équipe militaire d’essais considère cela comme un défaut qui pourrait « empêcher la Navy d’effectuer des opérations normales » avec l’USS Gerald R. Ford jusqu’à ce qu’il soit corrigé, a indiqué un porte-parole du Pentagone.

Ce problème, qui n’avait pas été rendu public auparavant, avec le système de catapultes conçu par General Atomics, vient s’ajouter à ceux que rencontre le nouveau porte-avions, premier d’une nouvelle classe, construit par le chantier naval Huntington Ingalls Industries Inc.

Des défauts dans le système d’appontage sont aussi en train d’être corrigés. Selon le Government Accountability Office, d’autres améliorations nécessaires sont différées jusqu’à après la date de livraison (mars 2016) afin de maintenir les couts de construction dans la limite de 12,9 milliards $ imposée par le Congrès. Cela représente déjà un surcout de 22% par rapport aux estimations d’il y a 5 ans.

Des réservoirs supplémentaires de 1.815 l sont fixés sous les ailes de 2 modèles de F-18, le chasseur Super Hornet et l’avion de guerre électronique Growler. Le système électromagnétique de lancement, construit par General Atomics, impose plus d’accélération aux réservoirs que les anciens systèmes alimentés par de la vapeur. Cela pourrait provoquer des dégâts prématurés aux avions, selon des documents de l’équipe d’essai et de la Navy.

Contrairement à une catapulte actuelle, qui utilise la course d’un piston propulsé par de la vapeur, le système de General Atomics repose sur un moteur qui utilise l’électricité pour générer des champs magnétiques.

Dans un rapport du 5 septembre, le Naval Air Systems Command indique que « le “sur-stress” va interdire l’utilisation des réservoirs extérieurs » qui constituent « un élément essentiel » des charges utiles pour les chasseurs Super Hornet et les Growler.

Les réservoirs d’aile et les pylônes auxquels ils sont fixés sont conçus pour résister aux torsions et à l’arrachement lors du catapultage, mais le stress du nouveau système est trop important. Compte-tenu du résultat des essais, les chasseurs ne pourraient être catapultés avec des réservoirs supplémentaires.

L’US Navy explique qu’elle va installer un logiciel de correction sur le système de lancement, destiné à réduire les niveau d’accélération. Elle va le tester à bord du Ford après sa livraison en mars. Le changement de logiciel est destiné à ajuster la puissance lors du catapultage pour réduire le stress sur les réservoirs d’aile.

Un porte-parole de la Navy souligne que le défaut de la catapulte n’a entraîné aucun échec de catapultage lors des essais à terre.

Selon le constructeur, le nouveau porte-avions devrait permettre d’augmenter de 25% le nombre de catapultages et d’appontages par rapport aux porte-avions actuels de la classe Nimitz.

Source : Chicago Tribune (Etats-Unis)