La Chine a commencé à écouter les sous-marins américains

  • Dernière mise à jour le 23 avril 2014.

La Chine a commencé à installer des hydrophones sur le fond des mers entourant la Chine, afin de détecter et pister les sous-marins des marines américaines et alliées.

Le système d’écoute chinois, apparu pour la première fois en 2012, reproduit apparemment le système SOSUS américain (Sound Surveillance System), le réseau d’hydrophones qui a aidé l’US Navy à pister presque tous les déplacements des sous-marins soviétiques depuis le milieu des années 50.

En 1968, les Soviétiques avaient appris l’existence de SOSUS d’un espion américain, John Walker, et avaient ensuite amélioré la discrétion de leurs sous-marins. En réaction, l’US Navy avait amélioré le SOSUS avec de meilleurs hydrophones et des chalutiers remorquant des antennes sonar très sensibles.

Au maximum de son efficacité, le SOSUS pouvait détecter des sous-marins à des milliers de nautiques de distance. Le réseau d’hydrophones était l’“arme secrète” de l’Amérique, selon la Navy — même lorsqu’elle n’était plus un secret.

Si le système chinois est ne serait-ce qu’à moitié aussi efficace que le SOSUS, il pourrait être un problème pour les marines américaine, japonaise et australienne, parmi d’autres rivaux de la Chine. Les nombreux sous-marins de l’alliance menée par les États-Unis sont son meilleur avantage sur l’armée que Pékin développe — et la meilleure garantie contre toute agression chinoise.

Si Pékin peut pister de manière fiable les sous-marins américains et alliés, sa marine peut les chasser et peut-être les détruire en temps de guerre, détruisant par là même la première ligne de défense de Washington dans le Pacifique.

Il convient cependant de nuancer : il faut plus, pour installer un réseau de surveillance que de simplement installer des hydrophones sur le fond de l’océan. Le SOSUS doit son succès à des investissements constants et des améliorations sur plus de 40 ans. Sans parler du maintien d’un cercle de spécialistes capables d’interpréter les données recueillies par le réseau.

La Chine vient seulement de commencer à installer son propre “Sino-SOSUS”. Il pourrait lui falloir des années, voire des décennies, avant de maitriser les technologies et les connaissances nécessaires pour l’exploiter à son maximum.

Source : War is boring (Grande-Bretagne)